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Cette décision s’inscrit dans la volonté de la Fédération de proposer une pratique du hockey plus inclusive et en adéquation avec les préoccupations et attentes de la société. En effet, bien que tenue traditionnelle des hockeyeuses, la jupette (associée au « skort » jupette + minishort en lycra intégré) est aujourd’hui portée par choix par des joueuses que se sentent bien dans cette tenue mais pose aussi sérieusement la question du confort et l’aisance pour bon nombre d’autres joueuses et de jeunes filles qui la portent.

 

Si la FIH avait d’ores et déjà fait évoluer son règlement, autorisant les hockeyeuses des sélection nationales à choisir le short ou le « skort » mais de manière uniforme et homogène au sein du même collectif, l’étude de Tess Howard a impulsé une décision majeure à l’échelle internationale. En faisant évoluer son règlement sportif en phase avec le règlement international de la FIH, la Fédération Française de hockey affirme donc sa volonté de s’aligner avec les plus grandes institutions du hockey mondial et de pouvoir permettre à chaque joueuse de choisir individuellement la tenue dans laquelle elle se sent le mieux pour jouer et performer. Notre volonté est surtout d’être un sport inclusif sur la pratique sportive féminine. 

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Crédit photo : Philippe Denis

 

Tess Howard, hockeyeuse internationale britannique a rédigé en 2023 une thèse nommée : « Practical, professional or patriarchal ? An investigation into the socio-cultural impacts of gendered school sports uniform and the role uniform plays in shaping female experiences of school sport ». Dans celle-ci la joueuse met en évidence l’importance pour les hockeyeuses de pouvoir avoir le choix de porter la jupe ou le short. 

 

Après cette évolution historique pour le hockey français, la FFH s’est entretenue avec Tess Howard : 

Peux-tu te présenter ? 

Bonjour ! Je m'appelle Tess, j'ai 25 ans et je suis une joueuse de hockey anglaise mais je suis aussi une universitaire et une militante. J'ai rejoint l'équipe internationale à l'âge de 19 ans et j'ai la chance d'avoir plus de 80 sélections, 30 buts et une médaille d'or aux Jeux du Commonwealth.

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Instagram Tess Howard

Qu’est-ce qui t’a encouragé à rédiger cette thèse ? 

 Dès mon plus jeune âge, je me suis demandé à l'école pourquoi je devais porter une jupe alors que les garçons portaient des shorts, mais j'ai accepté que c'était un "truc de fille" auquel je devais m'habituer. Lorsque j'ai rejoint l'équipe internationale à l'âge de 19 ans, je jouais désormais devant des foules plus importantes et à la télévision - mon corps était désormais exposé et je me sentais très mal à l'aise dans ma jupe et mon gilet moulant. Mais encore une fois, j'ai simplement accepté que c'était la tradition du hockey. Pendant ma rééducation du ligament croisé antérieur, j'ai commencé à m'intéresser à la question de savoir pourquoi nous portions des shorts pour jouer les matchs, mais des shorts pour nous entraîner. Je voulais savoir s'il y avait une raison "pratique" ou si c'était un héritage du "patriarcat". J'ai donc rédigé mon mémoire de licence à l'université de Durham en demandant spécifiquement si les uniformes de sport scolaire séparés par sexe étaient "pratiques, professionnels ou patriarcaux" et s'ils avaient un impact sur les taux d'abandon scolaire des adolescentes.

 

Comment as-tu mené ton enquête ?  

J'ai mené une enquête approfondie auprès de plus de 400 femmes sur leur expérience du matériel de sport scolaire et sur la manière dont elles souhaitaient le changer - en donnant la parole à toutes les histoires non entendues. J'ai également mené huit entretiens approfondis pour mieux comprendre ces expériences. 

 

Quels sont les principaux résultats que tu as pu recueillir ? 

Plus de 70 % des femmes que j'ai interrogées ont vu des filles abandonner le sport à cause des problèmes liés aux équipements sportifs. Plus de 60 % voulaient porter des shorts à l'école. 100 % voulaient plus de choix.

Mais chaque réponse était différente quant au "pourquoi", et c'est là la conclusion la plus importante : chaque fille est différente, et nous devons donc donner à chacune l'espace nécessaire pour s'exprimer. Fondamentalement, j'ai constaté que nous devons donner la priorité à la "participation" et à la "performance" plutôt qu'à l'"héritage patriarcal" et aux traditions scolaires dépassées si nous voulons que les filles continuent à faire du sport. 

Les principaux obstacles auxquels se heurtent les filles sont la peur d'être traitées de "butch" ou de "gay" si elles portent des shorts, mais cette peur n'est due qu'au fait qu'à l'âge de 5 ans, elles font l'expérience d'une séparation des sexes entre les shorts et les jupes. Une autre constatation importante est la nécessité de soutenir les filles qui souhaitent porter des leggings, des pulls ou des couvre-chefs pour des raisons culturelles ou personnelles. Si nous élargissons le choix et réduisons le nombre d'uniformes séparés par sexe, nous verrons plus de filles faire du sport à l'adolescence.

 

Depuis près d’un siècle, les tenues des sportives sont au cœur des préoccupations des dirigeants sportifs. Selon vous, comment faire évoluer les mentalités en matière de contrôle du corps des sportives ? 

Le contrôle du corps des femmes est un champ de bataille, il l'a toujours été. Le corps des sportives est synonyme de force et de puissance, ce qui, traditionnellement, constitue une menace pour le sport dominé par les hommes. Par conséquent, pendant des siècles, les femmes ont dû négocier leur athlétisme avec la "féminité" culturellement acceptable, notamment par le biais d'uniformes sexualisants et féminisants (robes, jupes, corsets, justaucorps). Il faut un changement de conscience de masse pour que nous puissions vraiment faire évoluer les attitudes à l'égard du corps des sportives. Cela commence tout d'abord au sommet - quelle histoire racontons-nous aux jeunes filles lorsqu'elles regardent nos sportives ? Nous devons faire comprendre que pour être une sportive, il n'est pas nécessaire de changer qui l'on est - on peut porter une jupe ou un short, et la valeur de cette personne est la même. Pour cela, il faut que les organisations sportives s'engagent, ouvrent leurs politiques et mettent en avant la diversité et l'égalité. Deuxièmement, il faut que les écoles et les clubs aident les jeunes filles à choisir, dès leur plus jeune âge, de porter des shorts, des jupes, des leggings ou des survêtements, afin de leur permettre de choisir ce dans quoi elles se sentent à l'aise - plutôt que la tradition ou les attentes de la société. J'encourage tous les responsables à se poser la question suivante : mon équipement sportif favorise-t-il la participation et la performance ou est-il un héritage de traditions qui ne servent plus notre société ?

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