Focus sur Inès El Hajem, qui concilie avec bonheur études supérieurs et arbitrage international. Témoignage d'une jeune femme qui s'est découvert une passion: l'arbitrage...
Il faut un début à tout..
Je m'appelle Inès, j'ai 23 ans et je suis étudiante. J'ai commencé le hockey à l'âge de 9 ans au Blanc-Mesnil. C'est un club familial qui a toujours mis le respect des règles et l'arbitrage au cœur de la formation de ses joueurs. Il y a 8 ans, le club organisait une formation d'arbitrage à laquelle j'ai assisté et c'est là que tout a commencé. J'ai arbitré de plus en plus en championnat. J'ai sifflé ma première compétition européenne en 2009. Chose inattendue, je me suis rendue compte que l'arbitrage est une vraie passion, très exigeante certes, mais qui donne des responsabilités et une joie de participer positivement au jeu.
Souvenir, Souvenir.
Selon moi, dans l'arbitrage, il y a le plaisir sur le terrain lors d'un match et la satisfaction d'avoir la possibilité d'arbitrer de nouveau. En février 2015, j'ai eu la chance d'être désignée à la World League 2 en Uruguay. C'était mon premier tournoi FIH et un pas important dans ma progression. L'un de mes meilleurs souvenirs d'arbitrage est lorsque, la veille du dernier jour de compétition, j'ai appris que j'arbitrais le match de play off (pour la 3ème place, les 3 premières équipes étant qualifiées pour le tour suivant). C'était une belle récompense de l'ensemble de la compétition. Bien qu'anxieuse avant le match, j'ai passé un excellent moment avec ma collègue chilienne, avec laquelle nous avions déjà fait une belle prestation au milieu de la compétition. Après ce match, j'étais fière et soulagée. Il concluait mon premier tournoi FIH, où j'ai appris beaucoup de choses, découvert le hockey sud-américain, rencontré de nouveaux amis, reçu de précieux conseils... Et obtenu mon badge FIH!
Une réussite au féminin, ça te parle ?
J'ai fourni et je fournis encore un gros travail personnel pour progresser mais le soutien des Fédérations françaises et européennes contribuent sans aucun doute à ma progression. Je suis très heureuse de faire partie du prochain groupe de l'UDP, le programme européen de développement des arbitres par lequel sont déjà passés quelques collègues français. Par ailleurs, mon badge FIH était effectivement une étape importante qui, je pense, justifie ma nomination à la prochaine World League 1 en France en septembre prochain.
En ce qui concerne l'arbitrage féminin, j'encourage mes jeunes camarades à s'essayer au sifflet. Beaucoup d'entre nous sont prêts à aider. L'arbitrage, c'est un peu intimidant au début mais très gratifiant si on est prêt à faire de notre mieux. J'aimerais que nos championnats Hommes soient arbitrés plus souvent par des femmes. Le jeu masculin est différent du jeu féminin, ce qui permet aux arbitres d'être confrontés à un plus large panel de hockey. C'est vraiment formateur. Au niveau international, il y a aussi des places! Les compétitions internationales sont des récompenses ponctuelles du travail continu en championnat. Ce sont des expériences très riches tant sur le plan sportif que sur le plan personnel. C'est clairement l'une de mes motivations. Une autre est le parcours incroyable de mes aînés. Claire Adenot, Karine Alves et pleins d'autres sont des étoiles de l'arbitrage qui alimentent l'espoir français, et le mien. Bref, beaucoup de bonnes raisons de commencer l'arbitrage, que l'on soit une fille ou un garçon !
Développer l'arbitrage dans le futur
Bien que je sois encore en formation, j'aimerais, à mon échelle, aider au développement de l'arbitrage français. J'admets que le temps me manque mais je soutiens toutes les initiatives des clubs de faire arbitrer des jeunes en paire avec des arbitres plus expérimentés. Je participerais volontiers aux formations ou à d'autres événements autour de l'arbitrage.
Merci à Inès pour sa disponibilité et sa gentillesse.