Né dans les années 1970 du rapprochement entre 2 clubs voisins, le Hockey Club Caen Venoix et le Caen Étudiants Club, le HCVCEC est désormais présidé par Jacky Chéron depuis 1993. Rencontre avec un club formateur et convivial, très attaché au développement de jeunes talents et au plaisir de jouer ensemble au hockey. Rencontre avec Jacky Chéron, le président et Nicolas Chambet, le responsable de l’école de hockey caennaise.
Bonjour, Nicolas, peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 42 ans et je suis originaire de Caen. J’ai démarré le hockey dès l’âge de 6 ans comme joueur, bien sûr, et assez rapidement comme très jeune entraîneur des plus jeunes. D’ailleurs, vocation ou révélation, je me suis retrouvé à 20 ans embauché ‘emploi jeune’ par le comité départemental du Calvados.
C’est comme cela que ta carrière a commencé ?
Hé oui, j’ai saisi l’opportunité de parfaire mon anglais et de continuer ma passion du sport en entraînant des jeunes hockeyeurs dans une école anglaise et au niveau du comté en Angleterre. Deux très belles années dans un pays où le sport scolaire est une véritable institution... Cap ensuite vers la Suisse et le Servette de Genève dont j’ai pris les responsabilités de directeur sportif et d’entraîneur de l’équipe 1 Hommes. 5 années de progression des équipes du club avec lesquelles nous avons remporté une coupe de Suisse et gagné une coupe d’Europe Challenge A.
Et ensuite ?
Retour en France, à l’école de hockey de Saint Germain et à différentes missions au sein du club (coach équipe féminine) et du comité départemental 78. Quatre magnifiques années ponctuées de belles réussites collectives et individuelles. Avant un retour au pays caennais en 2018 pour prendre la responsabilité de l’école de hockey du HCVCEC.
Jacky, quelle est la politique sportive du club ?
Développement, développement et développement, nous sommes avant tout un club formateur qui propose au plus grand nombre de jeunes filles et de de jeunes garçons de prendre du plaisir en pratiquant notre sport de prédilection dans les meilleures conditions d’entraînement et d’environnement. C’est la raison pour laquelle nous sommes heureux d’avoir pu faire revenir Nicolas dans son club d’origine. Il a acquis beaucoup d’expérience au contact du hockey français et international, et nous a donc permis de construire un projet sérieux et enthousiasmant.
Jacky, parle-nous des installations du club ?
Nous disposons d’un magnifique terrain synthétique arrosé qui a déjà 9 ans, mais qui est toujours en excellent état. Cerise sur le gâteau, notre terrain est adossé à une salle de sport qui nous permet de pratiquer le hockey en salle en hiver, sur le même lieu et avec les mêmes créneaux horaires que la période gazon, ce qui est très pratique pour les entraîneurs, les joueuses et les joueurs et les parents. Nous avons réussi à financer et à installer un chalet club house en 2019 qui renforce désormais les échanges et la convivialité de tous.
Nicolas, parle-nous du projet sportif ?
Comme l’a dit Jacky, nous voulons développer la pratique du hockey sur gazon à Caen et dans ses environs. Pour cela, il faut organiser et développer une véritable école de hockey. Une école où chaque enfant puisse prendre du plaisir en s’amusant, chacun à son rythme et sans avoir la pression du résultat. Il faut également organiser un recrutement massif dans les groupes scolaires et les quartiers de la ville de Caen.
Comment organises-tu tes journées de travail ?
Tout d’abord, je dois dire que je suis employé à mi-temps par le club et j’ai créé une autoentreprise pour compléter ce mi-temps avec des prestations d’initiation et de découverte du hockey dans les écoles de la ville. J’ai ainsi pu construire mon emploi, tout en restant dans le hockey. C’est une démarche cohérente dans la mesure où j’invite les jeunes initiés qui le souhaitent à aller plus loin et à rejoindre le club, tout naturellement. Au club, je m’occupe également d’entraîner et de coacher l’équipe 1 Hommes qui évolue cette saison en National 1 Hommes.
Peux-tu nous parler des actions dans les écoles ?
C’est la base du hockey et du développement et le meilleur moyen de faire venir les jeunes générations à notre sport ! Je propose un cycle de 6 initiations par classe et j’initie ainsi environ 1 500 jeunes filles et jeunes garçons chaque année. L’objectif que nous nous sommes fixés avec Jacky est d’en former 2 000. On y est presque. Pour marquer le coup, nous organisons un grand tournoi scolaire chaque fin de saison qui a réuni plus de 800 scolaires en juin 2019. Nous ferons sûrement mieux cette année... Cette passerelle entre écoles et club est vitale, elle nous a permis de doubler nos effectifs en 2019 !
Décris-nous l’école de hockey 2022 ?
Il y avait 20 jeunes en 2018 et nous sommes plus de 80 aujourd’hui ! Et je suis très fier de la reconstitution d’une ‘belle’ pyramide des âges – il est essentiel de travailler la base de cette pyramide avec un maximum de U8 et de U10 sur lesquels nus allons pouvoir nous appuyer dans les années à venir. Je suis également très heureux d’avoir pu intégrer des jeunes filles. C’est simple, en 2018, il n’y avait aucune jeune fille de moins de 16 ans au club ! Aujourd’hui, elles sont majoritaires
A ce propos, peux-tu nous parler du Printemps du hockey féminin ?
Oui, nous avons eu le plaisir de recevoir 3 matchs de l’équipe de France féminine U18 contre leurs homologues tchèques, ici à Caen pendant le week-end de Pâques cette année. Nous avons réalisé de nombreuses animations et mis à l’honneur autant que possible les jeunes hockeyeuses. Un grand merci aux bénévoles qui ont permis d’accueillir parfaitement cette manifestation internationale. C’était une belle action de promotion du hockey féminin tant pour les membres du club que pour les caennaises et caennais qui sont venus nous rendre visite. Je crois également beaucoup à la création d’évènements comme ‘amène ta copine’ ou des journées spéciales filles et de multiplier les matchs entre filles, pour bien leur montrer que le hockey peut-être un véritable sport féminin !
Le hockey féminin est en plein boom ?
Oui, cela est dû à nos différentes actions, et également au Covid... En effet, en 2021, nous avons invité gratuitement pendant 4 mois les jeunes enfants qui ne pouvaient plus s’adonner à des sports en salle comme la gym ou la danse, covid oblige, à venir tâter de la crosse. Beaucoup de filles sont venues et se sont rendues compte que le hockey pouvait être un sport collectif féminin alternatif et très plaisant. Nous devons créer un véritable collectif féminin avec des jeunes filles qui ont envie d‘être ensemble et de jouer ensemble. Je rêve (nous rêvons !) d’avoir un jour à Caen une équipe féminine qui s’éclate au niveau national...
Quelle est la situation sportive du club ?
Notre équipe 1 Hommes gazon et salle est en difficulté en National 1 et va descendre en division inférieure. Il faut profiter de cette situation pour repartir sur de bonnes bases et de prendre le temps nécessaire pour reconstruire en National 2 une équipe susceptible de rivaliser avec les meilleurs. C’est tout l’objet du travail de développement que je mène, travail qui prend du temps mais qui ne peut que payer, demain ou après-demain. Côté filles, nous avons maintenu une équipe en National 2 dames.
En conclusion ?
Comme je l’ai évoqué, le développement se joue sur la durée. Pour notre part, nous nous sommes donnés 6 ans pour mesurer nos premiers résultats. Nous sommes sur la bonne voie, il faut prendre patience, prendre du plaisir et toujours avoir en tête que le hockey est avant tout un jeu !
Propos recueillis par Eric Delemazure