Le 13 novembre 2015, Thomas AYAD a disparu dans les attentats qui sont survenus au Bataclan.
Thomas Ayad était le fils d'une famille mixte, père algérien musulman et mère française catholique, il avait commencé à jouer au Hockey à l'âge de 7 ans à l’Amiens Sports Club (A.S.C.) le seul club de Hockey dont il a été membre. Il faisait partie de l'équipe d'Amiens championne de France Cadet en salle (1999). Son grand père qui jouait au Hockey à Alger l'a initié à ce sport.
Thomas était depuis plusieurs annéessalarié d'Universal Music, la société qui était en charge de l'organisation de la soirée musicale au Bataclan. Cette société a perdu, ce vendredi 13 novembre, trois de ses salariés.
La cérémonie organisée au crématorium d'Amiens (environ 2 000 personnes) était particulièrement émouvante et le discours du père de Thomas a été très brillant. Il a rappelé les valeurs de tolérance, de travail, de solidarité et de laïcité qui ont été le fondement de son éducation.
« Je ne connaissais pas Thomas mais il apparait que beaucoup des personnes présentes à la cérémonie ont apprécié à travers lui toutes ses valeurs et en particulier sa gaité et sa fidélité en amitié. Le club de Hockey d'Amiens, ses dirigeants et tous ses coéquipiers ont joué un rôle essentiel dans son éducation et son équilibre de vie. Incontestablement Thomas AYAD était quelqu'un de ''Bien''. J'ai été impressionné par la qualité de la cérémonie, par le nombre de personnes présentes et par le discours du père.
Les valeurs que nous essayons de promouvoir par le Hockey étaient bien là et elles ont bien été mises en évidence par le père de Thomas. » Nous confie, Olivier Moreau, Président de la FFH.
Un de ses coéquipiers, à, quand à lui, accepté de répondre à quelques questions sur son lien avec Tomas AYAD. Antoine François, manager de l’Equipe de France Masculine :
- Depuis combien de temps connaissais-tu Thomas ?
J’ai connu Thomas grâce au hockey, nous avons tous les deux commencé à Amiens et joué ensemble dans les mêmes catégories. Nous avions le même âge.
- Combien d’années avez-vous partagé votre passion pour le hockey ?
La passion pour le hockey a toujours été présente. Même si nous l’avons vécu de manière différente au fur et à mesure du temps à cause des études puis des contraintes professionnelles ou de l’éloignement géographique, nous étions, comme toute cette génération, très liés à ce club. La très forte affluence aux obsèques de Thomas, avec des anciens joueurs revenus de toute la France, montre cet attachement. Une autre passion commune était la musique, il n’hésitait à m’envoyer des CDs, des vinyles, etc. d’artistes dont il avait la charge.
- Comment pourrais-tu le décrire en quelques mots ?
Ce que je connaissais de lui : un mec souriant, positif, généreux, passionné, vraiment un mec bien ! Cela faisait un moment que je n’avais pas de nouvelle directe mais tous les discours et témoignages que j’ai pu écouter et lire sont unanimes sur ces points. Au hockey, il n’était peut-être pas le plus doué techniquement/tactiquement mais ce qu’il pouvait apporter au groupe était bien au-delà, aussi bien sur qu’en dehors du terrain : générosité, abnégation, camaraderie : c’était certainement le coéquipier modèle dont toute équipe a besoin.
- Quels sont tes meilleurs souvenirs avec lui ?
Des souvenirs, forcément, il y en a plein ! Mais le titre de champion de France Cadet en salle est surement le moment le plus fort. Avec le passé du club d’Amiens dans ce domaine : cela avait une grande signification !
- D’après toi, comment était-il perçu par les autres joueurs de son équipe et par son entourage ?
Comme je l’ai dit sur les questions précédentes, tout le monde est d’accord sur le fait que c’était un homme en or : un champion de la vie !