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Dans la tête de ...

 Interview du dernier Bleu arrivé en Equipe de France A Hommes avec le témoignage de Valentin Rumeau. Ancien rugbyman de haut niveau, Valentin est le préparateur physique des Bleus depuis le mois de février et prépare actuellement une thèse sur l'optimisation de la performance des joueurs de l'équipe de France A par la préparation physique. Rapidement intégré dans le staff, il est, à l'instar de tout le groupe, tourné vers les prochaines échéances que sont le Touquet et Cambrai. Avec comme rêve ultime Tokyo et les Jeux Olympiques 2020...

Bonjour Valentin, peux-tu te présenter? Quel est ton poste au sein de l’EDF A Hommes ?

Je m'appelle Valentin Rumeau et j'ai 26 ans. J'ai effectué beaucoup de sport dont le Rugby à haut niveau ou encore le Karaté. Cette année, depuis février, j'arrive en poste à la Fédération Française de Hockey sur Gazon en qualité de préparateur physique de l'équipe de France A Hommes.
Je suis rigoureux et perfectionniste. Préparer individuellement les joueurs physiquement et leur faire atteindre leur pic de forme aux moments stratégiques me permet d’apporter encore ma pierre à l’édifice pour la haute performance. La préparation physique est alors un réel défi car elle doit prendre en compte, selon moi, une multitude de composantes : récupération, sommeil, hydratation, nutrition, entraînement physique et psychologique, respect du rythme circadien par exemple.
Pour atteindre ces niveaux de développement, les connaissances des spécificités du Hockey sur gazon que j’ai pu acquérir ces derniers mois me paraissent être, comme l’apport de la recherche scientifique en préparation physique, indéniables. Cette double composante me permettra de concevoir puis mettre en œuvre des méthodes innovantes et transversales d’optimisation de la performance physique.

 

Peux-tu nous parler de ton parcours scolaire ainsi que la thèse que tu prépares actuellement ? 

C’est en ce sens que je débuterai prochainement une thèse pour l’équipe de France A. Celle-ci portera sur l'optimisation de la performance des joueurs de l'équipe de France A par la préparation physique. J'analyserai notamment de manière précise et comparative des marqueurs physiologiques de fatigue et de performance. Je souhaite associer le travail en laboratoire à celui, plus pragmatique, du terrain et ainsi comprendre les effets de chaque protocole sur chacun des joueurs pour individualiser au mieux les programmes.
Je pense en effet que l'apport de la science est nécessaire pour l'optimisation des performances.

Je me suis d'ailleurs construit un cursus allant dans ce sens. Auparavant, après quelques études paramédicales et de coaching sportif, je me suis orienté vers les sciences du sport au travers d’une licence "entraînement sportif et optimisation de la performance". Souhaitant majorer mes connaissances en Sciences du vivant, j'ai effectué un master à l'université de Paris Sorbonne en Biologie / physiologie musculaire et en nutrition.
J'ai ensuite poursuivi mon parcours de formation avec un second Master à l'Insep pour relier mes compétences aux exigences du sport de haut niveau. Mon ambition est d’évoluer dans ce domaine, qui nécessite rigueur et organisation.

 

Quelles sont les spécificités de la pratique Hockey ? Tu viens donc de vivre tes premiers moments avec l’EDF A Hommes, dans un groupe qui se connaît bien et avec un staff qui vient de vivre une aventure comme la Coupe du Monde. Comment se passe ton intégration ?

Le Hockey sur gazon, par sa complexité et ses problématiques, regroupe les aspects sur lesquels je souhaite travailler. C’est un sport en grand devenir en France qui, de par ses derniers résultats en Coupe du Monde, se retrouve dans une grande dynamique d’évolution. C’est dans ce cadre que j’ai été recruté.
L’ensemble du staff est très professionnel, disponible, à l’écoute. C’est une vraie équipe où tout le monde apporte ses diverses compétences pour réussir notre but commun pour lequel nous sommes tous très impliqués : la recherche de la haute performance. Mon intégration s’est donc faite le plus naturellement possible et dans les meilleures dispositions. Cela nous permet d’ailleurs d’avancer rapidement dans les préparations physiques des joueurs, les grandes échéances approchant à grands pas.

 

Avec l’EDF A Hommes, vous allez participer au FIH Men's Series Finals du 15 au 23 juin prochain au Touquet. Peux-tu nous parler de la préparation physique mise en place avec le staff en amont de cette compétition ?

J’ai déjà d’ailleurs planifié et créé la préparation physique individualisée de tous les joueurs de l’équipe de France A. Ce fût un gros travail de conception et d’analyse en fonction des observations qui ont été faites pendant les matchs amicaux, les tests physiques, les vidéos posturales et de jeux, les stages, etc.
J’utilise une méthode très personnelle que je qualifierai « d’ondulatoire, flexible et accentuée » où j’alterne des stimuli nerveux et métaboliques en maintenant tout de même des dominances. J’ajuste également quotidiennement les séances, si besoin, en prenant en compte les emplois du temps personnels des joueurs, leur forme quotidienne et le respect de leur rythme circadien (ndlr: le rythme circadien est le rythme biologique de l'être humain, il est régulé par des flux hormonaux : certaines périodes de la journée sont donc plus propices au développement de telle ou telle capacité physique)

 

Le fait qu’il y ait la Coupe d’Europe pas longtemps après les FIH Men's Series Finals (du 28 juillet au 3 août) change-t-il quelque chose dans la préparation ?

La période est d’ailleurs charnière, les délais sont une contrainte permanente. Les joueurs sont, pour la plupart, en play-offs et il faut éviter le surentraînement. Il faut, paradoxalement, les préparer activement aux FIH Men's Series Finales au Touquet mi-juin et à la coupe d’Europe fin juillet. Six semaines séparent ces deux compétitions, la fatigue physique, la récupération et la forme physico-mentale seront surtout à gérer, le temps dédié au développement physique ne pourra, dès lors, pas être optimal. Ces deux compétitions sont toutes deux des étapes centrales dans la conquête de notre qualification aux Jeux Olympiques de Tokyo, qui reste notre grand objectif à tous.
Nous aurons d’ailleurs plus de temps de préparation pour les matchs de qualification à ces Jeux Olympiques qui arriveront dès fin octobre.

 

Qu'est-ce qu'il y a dans la tête de Valentin Rumeau ? L’objectif du préparateur physique que tu es ?

J’ai l’objectif de largement optimiser les performances physiques des joueurs France A afin qu’ils fassent la différence sur le terrain contre leurs adversaires. Mon but est qu’ils soient plus vifs, plus rapides, plus explosifs, plus lucides devant les cages et qu’ils aient plus d’aisance technique. Je souhaite également développer chez eux d’autres versants de la performance comme l’entraînement de l’acuité visuelle. Il sera aussi question de diminuer l’incidence de blessure chez les joueurs de France A pour leur permettre plus de constance.
Enfin, la ligne directrice de la préparation physique est de faire que les joueurs deviennent de vrais sportifs de haut niveau, tant dans leur corps que dans leur tête, c’est d’ailleurs une volonté commune du staff. Et nous y arriverons !

A plus long terme, en 2024, nous voudrions combattre pour aller chercher une médaille à Paris !

 

Merci à Valentin pour sa gentillesse et sa disponibilité. Bon courage à lui dans ses nouvelles fonctions.

 

 

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