Il y a beaucoup de choses dans la tête d'Antoine François. Homme à tout faire de l'équipe de France A Hommes, l'amiénois de naissance s'occupe de l'organisation des voyages, du suivi budgétaire ou encore du suivi socio-professionnel des joueurs. Celui qui est Team Manager de l'Equipe de France depuis maintenant 8 ans, est un rouage essentiel à la bonne marche de l'Equipe de France, que ce soit auprès du staff ou des joueurs, où il est en charge "d'améliorer le process" de l'équipe.
Antoine François, homme aux multiples casquettes, participe donc activement au rayon de soleil actuel que représente notre Equipe de France A Hommes. En attendant le 9 septembre et le tirage au sort, Antoine a déjà le regard tourné vers fin octobre/début novembre et les "olympic qualifiers". Un évènement que tout le hockey français attend, le sourire aux lèvres, des rêves plein la tête, notamment celui de rallier le pays du Soleil Levant en août 2020...
Peux-tu te présenter ? Quel est ton rôle au sein de la FFH
Je m'appelle Antoine François, j'ai 36 ans, je suis né à Amiens et j'habite à Lille. Ma mère, professeur d’EPS, connaissait Blandine Delavenne (ex-internationale française). Elle m’a emmené sur un terrain de hockey à l’âge de 6 ans, un sport que je n’ai pas quitté depuis. J'ai notamment joué au Amiens SC, au Lille MHC ou encore Polo HCM.
Je suis CTN auprès de la Fédération Française de Hockey depuis 2009, et plus spécialement Team Manager de l’équipe de France A Hommes.
Tu es donc conseiller technique national auprès de la Fédération. Peux-tu nous en dire plus sur ton rôle de CTN et l'évolution de tes missions à ce poste depuis ton arrivée ?
J’ai eu mon concours il y a maintenant déjà 10 ans. Mais avant çà, de 2006 à 2009, j’ai fait mes armes auprès de l’équipe de France Hommes en tant que « vidéo analyste ». C’était le début de l’utilisation du séquençage vidéo et la mise en place de ce process fut très intéressante. Cependant mes premières missions en tant que CTN ont été liées à la coordination du pôle France féminin au CREPS de Wattignies au moment où le DTN de l’époque (Frédéric Delannoy) a voulu redynamiser la filière. La prise en compte globale de la vie d’une sportive de haut niveau ou d’une jeune athlète ayant la volonté d’y accéder a été très formateur pour moi. J’ai effectué pas mal d’autres missions en complément de cela depuis : entraineur au pôle filles puis garçons, responsable « terrains et équipements » où j’avais notamment un rôle de conseil sur les projets des clubs, etc.
Mais le plus grand tournant a été à la fin de l’année 2011 après que Fred Soyez ait été nommé à la tête de l’équipe nationale. Il cherchait à constituer son staff et est venu me voir pour prendre le rôle de manager. Fred me connaissait notamment comme l’un de ses joueurs au Lille MHC. Quand il est parti pour l’Espagne, çà a été assez naturel de continuer avec Gaël Foulard jusque fin 2017. Puis j’ai continué l’aventure avec Jeroen Delmee depuis.
Au final, le CTN doit être une sorte de « couteau suisse », il doit prendre en compte de nombreux domaines au quotidien pour gérer les projets dont il a la responsabilité. Combiner les aspects théoriques et pratiques est primordial.
Antoine François avec à sa droite Jeroen Delmee et le staff français (crédit photo: S.Mulhem)
Tu es donc Team Manager de l’Equipe de France A Hommes. Peux-tu nous dire en quoi consiste ce rôle au quotidien ? Avant, pendant et après une compétition ?
Mon rôle entant que manager a beaucoup évolué depuis mes débuts. Au début, je n’étais qu’un soutien logistique à l’équipe et le lien avec les officiels pendant les tournois. Depuis par ma connaissance du groupe, l’expérience des stages et des compétitions (plus de 20 compétitions officielles, et environ 850 jours de stage en 12 ans), j’ai pris de plus en plus de responsabilités à ce poste. En plus de faire « l’agence de voyage », j’ai en charge la cohérence de la planification par rapport au budget, le suivi budgétaire, le suivi socio-professionnel des joueurs. Je suis aussi en étroite relation avec tous les membres du staff pour aider à améliorer les « process » pour l’équipe (préparation physique, analyse vidéo, médical, etc.) Aujourd’hui je suis vraiment en charge de la cohérence du projet dans tous les domaines (hors « entrainement/coaching hockey »). Avec Jeroen Delmee, nous formons une doublette complémentaire pour faire avancer le projet de l’équipe de France. Nous sommes en contact quotidien.
Dernièrement, tu as vécu la Coupe du Monde, les FIH Series Finals au Touquet et le Championnat d’Europe II à Cambrai. Quels souvenirs en gardes-tu ?
Tout d’abord, la Coupe du Monde a été une expérience merveilleuse. Avoir l’opportunité de jouer ce type de compétition en Inde est une grande chance. Il n’y a que là-bas où cela peut avoir cette ampleur, avec une telle ferveur du public. Ajoutez cela à une bonne performance sportive, il était difficile pour nous de faire mieux à ce moment là.
Les deux compétitions en France de cette année ont été spéciales aussi. Jouer à domicile est une réelle plus-value pour l’équipe, mais demande aussi beaucoup plus de travail en amont sur l’organisation. J’ai souhaité m’investir dans ces organisations de tournoi pour apporter mon expérience des compétitions et pouvoir donner des conseils sur ce que j’ai déjà pu voir. Ces deux événements ont été une vraie réussite autant sur le plan sportif qu’humain. Le hockey français ne doit pas avoir peur de se lancer dans ce genre d’aventure qui apporte à tous.
Antoine François Team Manager de l'Equipe de France A Hommes (crédit photo: S.Mulhem)
Peux-tu nous parler des prochaines échéances avec les Bleus sur cette saison 2019/2020 ?
Le 9 septembre prochain (interview publiée le 05/09), nous connaîtrons notre adversaire pour les matchs de qualifications olympiques. A priori, ce sera la Grande Bretagne, l’Espagne, le Canada ou la Nouvelle Zélande. Même si nous pouvons naturellement préférer tel ou tel adversaire, ce sera dans tous les cas deux matchs très compliqués à jouer dans un contexte particulier car à l’extérieur. La période de septembre/octobre sera primordiale pour notre rêve olympique. Septembre sera consacré à la préparation technique et physique de l’équipe, octobre sera la période de préparation finale avec des matchs de préparation contre l’Irlande (à Bordeaux) et la Belgique (à Lille) notamment.
Que peut-on te souhaiter pour les semaines et mois à venir ?
Personnellement, une année la plus chargée possible !! Ce serait vraiment un bon signe sur notre réussite prochaine. Nous avons tous cette volonté !
Merci à Antoine François pour sa disponibilité et sa gentillesse.
Crédit photo (couverture): Y.Huckendubler