Grand bonhomme, ancien gardien de but de l'Equipe de France masculine, Henri Lhomme, 32 ans, formé au LUC Ronchin puis évoluant ensuite au F.C Lyon est devenu membre de la Commission des Athlètes de Haut Niveau du C.N.O.S.F, en 2011. Nous avons souhaité rentrer dans la peau de cette tête bien faite « remplie de rêves ... »
Comment êtes-vous devenu hockeyeur, puis athlète. Quel a été votre parcours ?
Mes parents ne connaissaient pas le hockey, ils ont demandé au Lille Université Club un sport d'équipe en extérieur. Mes parents n'ont pas voulu du foot ni du rugby, il restait le hockey sur gazon. J'avais 5 ans. A 9 ans j'ai rêvé devant les JO de Barcelone, c'est devenu un leitmotiv. Je rêve des Jeux !
Parallèlement, où en êtes-vous professionnellement ?
J'ai un diplôme d'ingénieur INSA de Lyon, je travaille chez Alstom Transport en gestion de projet.
Racontez-nous quelles étapes vous avez franchies pour arriver à la commission des athlètes du CNOSF ?
J'ai été coopté en 2011 par la co-présidente de la commission des athlètes, l'ex gymnaste Isabelle Sévérino. Puis j'ai été élu en 2012 par les athlètes ayant participé aux JO de Londres. J'étais le seul candidat pour le hockey. L'autre co-président est Tony Estanguet, également élu à la commission des athlètes du CIO.
Quel le rôle de la commission des S.H.N (Sportif de Haut-Niveau)?
La commission représente la voix des athlètes auprès des instances dirigeantes du CNOSF. Nous sommes également un relais d'information vers les athlètes sur des sujets tel que le dopage, la reconversion, le double-projet professionnel et sportif, l'organisation des JO et des Clubs France...
Vous représentez le hockey au sein de cette commission, comment avez-vous été accueillis, quels sont vos atouts, et ce que cela vous apporte ?
J'ai été très bien accueilli, et pourtant ce n'est pas évident d'être le seul non-olympien de la commission ! C'est important de montrer que le hockey est impliqué pour se qualifier aux Jeux. J'essaye d'être moteur dans les actions de la commission. On se réunit 3 à 4 fois par an + les échanges par mail, c'est purement bénévole. Mais je suis fier de représenter les hockeyeu(ses)rs au CNOSF.
A l’heure du soutien du mouvement sportif pour la candidature de Paris aux J.O.P 2024, comment les sportifs sont-ils associés au rêve olympique de Paris ?
Les athlètes sont en 1ère ligne ! Que ce soit pour la promotion de la candidature ou dans les choix du dossier qui sera remis en 2017 !
Pour la promotion, par exemple, 300 athlètes ont participé à la soirée de lancement "je rêve des jeux", en donnant un objet dédicacé pour une vente aux enchères sur www.jerevedesjeux.com. Le hockey sur gazon est dans la place, puisque j'ai donné mon maillot fétiche.
Et pour la candidature, une enquête auprès de tous les athlètes français a été menée pour recueillir des idées sur le futur village olympique. Chacun a pu dire s'il voulait participer à des groupes de travail sur la suite du dossier.
Quelle est votre ambition pour cette candidature et le message que vous voulez transmettre aux hockeyeurs ?
N'attendons pas que les JO tombent du ciel pour les faire ! Montrons-nous, mobilisons-nous pour cette candidature ! Parlez-en au boulot, à l'école, au club, sur facebook, sur tweeter ! (Et qualifions-nous aussi pour Tokyo avant ;-))
Souhaitez-vous continuer à vous impliquer dans notre sport sous d’autres formes ?
J'entraîne de temps en temps les gardiens de but du FCLyon. C'est nouveau pour moi, d'être de l'autre côté de la machine à balle. Mais je me rends compte que j'aime transmettre ce que j'ai appris. J'ai toujours été seulement acteur et consommateur des associations. Être bénévole pour promouvoir mon sport me plaît, ce sont de nouveaux challenges à relever. Même si ça me travaille de remettre les guêtres, car je suis encore affûté...
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Une vie de famille épanouie, avec ma femme et mes deux filles, qui ont aujourd'hui 3 et 5 ans. Je les emmène tous les matins à l'école en vélo, c'est du bonheur !
Professionnellement, j'ai déjà beaucoup de chance d'avoir des conditions de travail exceptionnelles chez Alstom transport, dans un secteur d'activité certes concurrentiel mais porteur. Dans quelques années, j'aimerais évoluer sur des gros projets d'installation de lignes de tramway ou de métro en France ou pourquoi pas à l'étranger. Les modes de transport doux sont la clé de la mobilité éco-responsable dans les villes !
Avez-vous quelque-chose à ajouter ?
J'aimerais que les générations de filles et de garçons né(e)s entre 1990 et 2004 s'entraînent comme des fous et rêvent des JO. Que chaque effort, chaque entraînement, chaque exercice, soit fait dans ce but magnifique : participer aux JO et y faire briller la France !
Que les valeurs de l'olympisme les guident comme elles m'ont guidé sur le terrain et dans la vie : l'excellence, le respect et la fraternité, mais aussi l'humilité et l'honnêteté.
Qu'est-ce qu'il y a dans la tête d'Henri Lhomme ?
Un cerveau rempli de rêves. Mais je le laissais au vestiaire quand je jouais : pour être gardien de but, il faut débrancher le cerveau, ou être sacrément taré... ;-) Big up les GK !!!