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Dans la peau du président de l’Iris Lambersart et de la Commission E-Solutions, un « dirigeant de PME » qui place l’humain et la coopération au centre du hockey. Un manager organisé et méthodique, pleins d’idées et de projets, qui enjambe la barrière club/fédération sans frontières. Découvrez son empreinte « digitale » sur la gestion sportive fédérale. Découvrez la réforme numérique à laquelle il rajoutera des « briques ». Dans la tête de Laurent Frappart...

 

 

 

Etre président du club de l’Iris Hockey Lambersart, c’est excitant, contraignant ou un peu des deux ?

Un peu des deux. La réalisation d’un projet associatif : c’est passionnant ! Riche d’expériences, de projets et surtout de belles rencontres sur le plan humain. Mais c’est également une lutte permanente pour garder la dynamique de Club, veiller à la cohérence du projet associatif et sportif et s’assurer sans cesse que nos actions contribuent à garantir la pérennité du Club.
J’ai commencé le hockey en 1984, au collège, un camarade de classe m’a proposé de venir découvrir le hockey à l’Iris. Je n’en suis jamais reparti !

 

Selon toi, quelles sont les qualités et compétences utiles d’un président de club ?

La présidence du Club de Lambersart est assez comparable à la mission d’un dirigeant de PME. Il faut être organisé et savoir optimiser son temps. La présidence est une recherche constante d’équilibres : « équilibre de management » entre les salariés, les bénévoles, les membres et l’ensemble des institutions et partenaires ; « équilibre des projets » pour développer toutes les facettes de notre projet associatif, « équilibre financiers » pour trouver et allouer justement les ressources ; « équilibre des valeurs identitaires » pour préserver la cohérence du Club.

 

Qu’est ce qui fait aujourd’hui que l’I.H. Lambersart est un des clubs les plus importants en terme de licenciés ?

On peut considérer que l’Iris est un Club important sur le territoire national. Cependant, il n’est pas si « important » quand on se compare à d’autres disciplines locales ou à des Clubs de hockey chez nos voisins belges. L’Iris est plutôt un Club moyen. Avec presque 400 membres pour un seul terrain de hockey, il me semble que c’est un rapport « infrastructures/adhérents » satisfaisant.
Pour moi, l’Iris est un Club d’expérience dont les valeurs se sont forgées autour du respect, de l’amitié, de la tolérance et de l’esprit d’équipe. Je ne suis pas un « compétiteur dans l’âme », je me considère plus comme « bon organisateur ». J’aime que les choses soient pensées, muries et partagées par tous. Nos performances sont le résultat d’un projet sportif commun.

 

Peux-tu nous parler des projets mis en place au sein de ton club?

Nous avons testé et pérennisé pas mal de choses : le Baby-Hockey, le Hockey Féminin, le Hockey-Loisirs, le Hockey-Fauteuil, le Beach-Hockey, le Hockey-Scolaire en primaire ou au Collège. Différents modes de management de nos projets et de nos instances dirigeantes. Formé ou accompagné des jeunes, des Service-Civiques. Organisé une coupe d’Europe, des tournois familiaux et des journées sur le handicap... Bref beaucoup d’actions qui se sont articulées autour d’un noyau sportif de base
Les axes d’améliorations pour l’I.H. Lambersart ? S’améliorer sportivement est la vocation de tout sport de compétition et c’est un travail permanent. Cependant, je dirai que de nous jours, il faut plutôt chercher à s’adapter à un environnement qui bouge et évolue rapidement, écosystème nous livrant ses incertitudes mais également ses opportunités.

 

Pouvez-vous présenter votre rôle au sein de la Fédération Française de Hockey ?

Je me suis investi dans une mission fédérale car j’étais déçu par les services proposés aux clubs dans nos outils numériques fédéraux. J’étais également agacé par la ritournelle habituelle des bords de terrains : « C’est la faute à la Fédé si... ». J’ai donc préféré apporter mon concours et participer de mon mieux au sein d’une commission fédérale. J’ai proposé mon aide sur le thème des « e-solutions ».
Cette commission a un vaste champ d’action puisque le numérique et le digital sont omniprésents dans notre quotidien. Elle devait proposer des solutions facilitantes pour simplifier le quotidien de nos structures et nous permettre de mieux partager l’information.
C’est une mission très transverse et chronophage ; il m’a fallu trouver un équilibre entre : les projets prioritaires, ma disponibilité bénévole et la capacité d’investissement fédéral.

 

Quelle est la réforme numérique mise en place par la FFH ?

C’est une réforme provoquée par les évènements. En effet, en 2014, la situation était critique avec l’annonce tardive de l’abandon de la gestion sportive par notre prestataire historique au 31 décembre. D’une mission que j’imaginais « d’amélioration du quotidien », je me suis retrouvé pilote d’un projet de conception d’un nouveau logiciel sportif dont l’enjeu était majeur pour la Fédération.
À ce jour les principales fonctionnalités sont réactivées, mais les priorités sont toujours sur le perfectionnement du logiciel sportif :
- la gestion des compétitions (créer et animer les championnats de tous niveaux ; mais également donner des accès à tout l’écosystème sportif : Clubs, Officiels, Licenciés...).
- la publication des épreuves sur le site grand public fédéral (afficher les contenus de la gestion sportive et faciliter la lecture pour les usagers).
Un nouveau projet arrive également avec l’accompagnement de la refonte du système des licences.
Tous ces chantiers sont en cours. Ils sont perfectionnés avec un pilotage hebdomadaire des prestataires pour s’adapter au mieux aux besoins. Des modules complémentaires sont en préparation pour gagner en efficacité et en qualité de services rendus.

 

Quelles ont été les difficultés rencontrées concernant la mise en place de ce logiciel sportif ?

Nous avons piloté efficacement le projet et j’en profite pour remercier : les co-constructeurs du projet et notamment André Besnier, ainsi que l’ensemble des utilisateurs qui ont dû s’adapter au changement d’application, accepter des disfonctionnements et des imperfections mais qui pour autant sont restés constructifs dans leurs remarques.
Ce projet a traversé 4 étapes bien distinctes :
- écriture d’un cahier des charges détaillé de la gestion sportive (plus de 500 textes ont été produits),
- structuration des bases de données et des modalités d’alimentation des tables (le cœur du réacteur sportif),
- développement de l’application de gestion sportive et de l’application de consultation pour le grand public,
- tests et améliorations de l’outil de façon permanente.

Bien sûr, nous avons rencontré quelques passages compliqués à gérer avec le lancement du logiciel sportif en mars 2015 après une carence totale du service pendant 3 mois ainsi que le lancement de la feuille de match électronique en septembre 2015.
Mais ce qui est intéressant et passionnant, c’est qu’il existe des perspectives d’évolutions tel que améliorer l’accès aux données de la gestion sportive sur le site grand public fédéral (recherche plus faciles, consultation des feuilles de matchs, formats des compétitions, officiels....), permettre aux clubs de faire des extractions des données sportives dans leur espace gestionnaire Club, réintroduire les liste d’équipes pour faciliter l’import des joueurs sur les feuilles de matchs ou encore permettre la création de poules automatiques dans les championnats pour gérer plus simplement les phases de ½ finales et finales.
Les idées sur de nouveaux services en ligne : Inscrire ses équipes dans les championnats, administrer l’occupation des terrains, demander une remise de match...
Les idées liées à la réforme de l’application licences : impression des compositions d’équipes d’avant match, meilleure gestion des mots de passe.

 

Quelles sont les principales différences avec l’ancienne gestion sportive ?

Je pense que la nouvelle application est plus agile et répond mieux aux attentes des utilisateurs. Celle-ci est également plus transverse et nous permettra de créer de nouveaux services sans devoir remettre l’outil en question. Une attention toute particulière a été portée sur la structuration des bases de données afin de les rendre facilement accessibles et de pouvoir les enrichir de nouvelles données.

 

Vous qui êtes des « deux côtés de la barrière » (côte club et côté fédéral), pouvez-vous nous donner votre vision du Hockey français aujourd’hui ?

Je pense que nous travaillons pas assez en réseau, dans le partage des bonnes pratiques, des bonnes astuces... dans l’idée d’une communauté qui crée du « bien commun » au service du hockey en général.
Il est possible de partager beaucoup plus nos informations, nos données et de s’appuyer sur des expertises de personnes ressources. C’est un des facteurs qui facilitera notre développement.
Je pense que le numérique a un rôle important à jouer dans la simplification des « gestes bénévoles ». Il faut traquer les taches rébarbatives et chronophages et les automatiser et rendre ce gain de temps au profit de celles qui apportent de la valeur ajoutée à notre sport.

 

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

De mener à bien les dernières briques de la gestion sportive et d’assurer sa pérennité dans le temps. D’accompagner au mieux la nouvelle application « licences ». Mais surtout que les nouveaux services soient facilitants et utiles pour nos différentes structures.

 

Qu'est-ce qu'il y a dans la tête de Laurent Frappart ?

Il y a pas mal d’idées qui se bousculent, des projets qui fusent, des questionnements et la recherche de sens.
J’ai la conviction que c’est ensemble que l’on fait les plus belles réalisations.

 

Merci à Laurent Frappart pour sa gentillesse et sa disponibilité.

 

 

 

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