Au cours de cette deuxième édition de la Semaine Nationale du Hockey Féminin, la Fédération Française de Hockey souhaite mettre à l'honneur des actrices du développement du sport féminin et plus particulièrement du hockey.
Nous débutons cette semaine par un interview de Marie Anne Demortier, arbitre au niveau national et juge au niveau européen. Elle nous en dit plus sur son investissement dans ces deux rôles.
Pour commencer, peux-tu te présenter et nous parler de toi ?
Côté personnel, je suis Professeur des Ecoles depuis l’année dernière et j’habite dans le nord. Côté hockey, j’ai commencé à jouer au Polo HC il y a 4 ans après de longues années sur le bord du terrain à regarder jouer et arbitrer mon père. En fait, depuis que j’ai 3 ans, je n’ai jamais quitté le bord des terrains de hockey.
Depuis l’année dernière, j’ai eu le soutien de mon club pour passer les Diplômes Fédéraux d’Entraîneur et coach une équipe d’U10 garçons.
Depuis la fin de saison 2016, j’ai commencé à arbitrer, d’abord en championnat régional et les jeunes, et un tout premier match en N1 Dames cette saison.
Depuis combien de temps fais-tu du hockey ? Comment as-tu commencé ?
Il s’agit de ma 4ème année au Polo HC. Avant ça, j’ai toujours été sur le bord des terrains depuis toute petite avec mon père, autant pour les matchs que lorsque mon père arbitrait.
J’ai eu l’occasion d’aller voir la Coupe d’Europe des Nations à Boom (BEL) en 2013. Le haut niveau féminin et du beau jeu de hockey lors de cet événement m’ont donné envie de commencer.
J’évolue aujourd’hui en équipe 1 féminine au Polo HC en N2.
Quel est ton meilleur souvenir au hockey ?
En tant que joueuse avec l’équipe féminine du Polo HC, c’est notre qualification en Championnat de France N2. Cela a permis de dynamiser l’équipe et de créer un événement autour des filles au sein du club.
Par rapport à mon club, l’inauguration du nouveau terrain avec le match France - Belgique, et toute l’organisation et l’engagement des bénévoles pour cet événement.
Et tout récemment, la montée en Elite de notre équipe 1 hommes. Enorme !
Qu’est ce qui t’as donné envie de devenir juge ? Depuis combien de temps tu occupes ce rôle ?
Ça ne fait pas très longtemps que je suis juge et officiellement depuis janvier 2016 avec une Coupe d’Europe des Nations en salle à Cambrai.
Cela fait environ 15 ans que j’entends Sylvie Petit Jean parler de ses expériences en France, en Europe et à la FIH. Les interactions avec les différents acteurs du hockey et toute la richesse qui en découle m’ont donné cette envie d’expérimenter une autre facette de ce sport.
Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ce rôle ?
Il s’agit là d’un rôle relativement méconnu dans le hockey. Lors d’une Coupe d’Europe, le rôle principal du juge est la gestion d’un match : le temps, les cartons, les changements, et la feuille de match. A l’international, nous gérons tout ceci par un logiciel (« Team Management System »), ce qui permet à tous de suivre les matchs en direct. Avec les Team Manager, il y a aussi une interaction sur le respect des règles et règlements au cours d’un match.
L’avant tournoi est primordial avec ce que l’on appelle « Passport and Equipment Check » ; il s’agit de tout passer en revue pour une équipe : contrôle des identités, couleurs des tenues, nombre et taille des sponsors, la courbure des crosses, la conformité des gants, masques de PC et toute autre protection de joueur.
Qu’est-ce que cela t’apporte personnellement d’occuper ce rôle ?
En dehors de l’interaction humaine enrichissante car nous côtoyons une multitude de nationalités, cela me permet aussi d’avoir un aperçu de la manière dont le hockey fonctionne dans d’autres pays européens : par exemple, la gestion de l’arbitrage, les difficultés des championnats nationaux, le coaching, etc.
Revenons sur ton implication au niveau national puisque tu es également arbitre. Depuis combien de temps arbitres-tu ?
Je côtoie l’arbitrage depuis très longtemps maintenant par mon papa mais j’ai réellement commencé à arbitrer en fin de saison l’année dernière. Mes premières désignations ont été avec les U16 garçons, puis quelques matches en championnat régional hommes.
Ma toute première désignation nationale fut cette saison en avril en N1 Dames.
Peux-tu nous expliquer le rôle d’un arbitre ?
Le rôle principal d’un arbitre est de veiller à la sécurité des joueurs à tout moment du match. En parallèle, il s’agit de faire en sorte que tout se passe bien pour tous les acteurs d’un match, dans le respect du fairplay et de l’application des règles du jeu. Autre élément important, il se doit être impartiale quelque soit les circonstances.
De quelles manières ton expérience d’arbitre te sert dans ton expérience de juge et vice-versa ?
Les deux rôles sont très complémentaires. Ils permettent d’avoir une vision plus complète sur la gestion du jeu et de ce qui se passe sur un terrain. En tant que juge, la connaissance des gestes de l’arbitre permet d’anticiper la lecture du jeu, par exemple l’arrêt du temps, la gestion des cartons, etc.
En tant que juge, nous sommes parfois amenés à observer la performance des arbitres, d’où l’importance d’une très bonne collaboration entre les deux.
Conseillerais-tu à d’autres personnes de devenir juge et/ou arbitre ? Pourquoi ?
Lorsqu’on est impliqué dans le hockey, il est intéressant d’avoir une vision globale du sport et de son fonctionnement. Pour cette raison, je conseillerais à toute personne de se lancer dans l’aventure d’arbitre ou même de juge. Il s’agit de deux rôles complémentaires avec beaucoup d’échanges sur les règles et règlements. En ce qui me concerne, il m’a été très bénéfique d’avoir commencé avec les jeunes et toute personne souhaitant commencer à arbitrer devrait passer par les catégories jeunes, avant même de côtoyer les championnats nationaux.
J’en profite pour remercier la FFH et la CNJA pour toutes ces opportunités qui me permettent de vivre ces expériences.