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En cette troisième journée de Semaine Nationale du Hockey Féminin, on met en lumière une passionnée de hockey : Sandrine Boccara, qui a attrapé le "virus" du hockey au collège et qui depuis ne cesse de le transmettre avec sa double casquette : professeur d'EPS / entraîneur. Nous vous laissons découvrir son récit. 

 

 

« La découverte du Hockey, du milieu scolaire vers les clubs »

J’ai découvert le Hockey en 6ème lors d’une initiation / recrutement dans mon collège Rabelais à St Maur des fossés (94). Un professeur d’EPS, M.GUILLEY, cherchait à constituer sa 5ème « classe hockey ». Je m’y suis inscrite et j’avais un emploi du temps compatible avec des entrainements de hockey en plus des cours d’EPS du cycle classique.
En ligne de mire nous avions le Championnat de France UNSS. A cette époque, uniquement 3 équipes y participaient, et je me souviens particulièrement du collège de PLUVIGNER (56).

En parallèle, ce professeur entrainait au club RSMHC (ndlr :  Rabelais Saint Maur Hockey Club, aujourd'hui Hockey Sporting Club de Saint-Maur) . Les filles de la classe hockey se sont toutes retrouvées à compléter l’équipe du club.
Nous avions en moyenne 4 entrainements par semaine dont 3 en salle dans un gymnase et 1 sur gazon.
La proximité et la facilité à avoir des créneaux au gymnase du collège ont favorisé le recrutement et la longévité de cette équipe de filles.

Nous participions à un championnat Gazon Régional. Nos adversaires étaient des équipes très hétéroclites comme une école anglaise, les « PINK » de St Germain en Laye ou encore le Cercle Féminin de Paris. Quant à la salle, nous étions en division de Nationale 2 et nous rencontrions Lambersart et la fameuse Madame RICHARD, qui 25 ans plus tard, joue encore en Elite accompagnée de ses filles. Là aussi une histoire magnifique de famille.

Par la suite j’ai participé à la sélection Régionale du Comité Régionale d’Ile de France, désormais Ligue d’Ile de France. L’Ile de France briguait déjà le titre. Puis, comme dans une suite logique, j’ai participé aux stages de sélection des moins de 16 ans pour intégrer le collectif France, et l’aventure internationale débutait en commençant par le CREPS de Chatenay Malabry.

 

Sandrine Boccara, debout 2e à gauche, avec l'Equipe de France A à la Coupe d'Europe à Barcelone en 2003

 

L’histoire scolaire de mon parcours a énormément de sens aujourd’hui puisqu’elle est l’origine de mon parcours dans le Hockey.

 

 

« Du haut niveau au professorat »

Mon parcours haut niveau m’a menée à l’INSEP où j’ai obtenu mon diplôme de Professeur d’EPS en 2000. J’ai parfois réussi à faire pratiquer le hockey dans les collèges dans lesquels je suis passée.

Le Hockey peut se mettre facilement en place en milieu scolaire. Un gymnase, une cour, un terrain… Malheureusement, le monde de l’EPS est parfois fermé et figurer sur la liste académique des activités est nécessaire pour enseigner un sport (évolution en perspective avec la récente réforme).
Cette obligation m’empêche d’enseigner le Hockey à l’école depuis quelques années, faute d’autorisation. De plus, je suis en poste dans un endroit trop éloigné d’un club de Hockey, et je suis très attachée à l’idée de faire pratiquer pour recruter. Or, sans club aux alentours de mon lieu de travail, il m’est difficile d’initier des jeunes, notamment des jeunes filles, dans le but de les voir s’inscrire en club.

J’ai un rêve professionnel : celui d’être mutée au collège jouxtant le club dans lequel j’entraine, afin de reproduire exactement le parcours par lequel je suis entrée dans la famille du hockey, c’est à dire par le collège.

 

 

« Une double casquette Professeur / Entraîneur de Hockey qui colle à la peau »

Sandrine Boccara avec les Séniors hommes de l'ES Villeneuve-Loubet en N1

J’ai d’abord entrainé les petites filles du CA Montrouge avant de descendre dans le sud. J’en garde un très bon souvenir.
J’entraine depuis 11 ans à l’ES Villeneuve-Loubet. J’ai également encadré différentes équipes de la Ligue Côte d’Azur. Je prends énormément de plaisir à voir les progrès, particulièrement chez les jeunes entre 9 et 12 ans.

J’ai plus souvent entrainé des équipes de garçons, au sein desquelles figuraient une ou deux filles. Comme équipe 100% féminine, j’ai encadré les filles du Comité Régionale d’Ile de France de l’époque, et une équipe ponctuelle de la Ligue Côté d’Azur. Ce n’étaient pas des missions à long terme, mais je peux quand même dire qu’il y a des différences entre entraîner des filles et des garçons…

Les garçons cherchent plus le défi, la prouesse technique, tandis que les filles s’appuient sur la copine. En effet, là où les garçons vont développer un goût pour la manipulation de la balle, les filles vont privilégier la vie du groupe. Rares sont les filles avec une balle et une crosse seule sur le côté. L’approche n’est donc pas la même, la richesse technique des uns demande une canalisation sur des schémas collectifs alors que l’abnégation des autres demande un enrichissement technique…

Cette double casquette prof’ d’EPS / entraîneur me convient totalement, j’y ai trouvé l’équilibre dans mes contenus et mes démarches au fur et à mesure des années.

 

 

« Joueuse, dans un double projet »

En descendant dans le Sud, j’ai rejoint une équipe féminine proposant uniquement du Hockey en salle. Cela m’a rappelé ma 1ère équipe car ces filles se connaissent de l’école où elles y ont découvert le Hockey. L’Histoire se répète !

Nous avons fait 9 saisons en Elite et nous jouons maintenant en Nationale 1. Nous avons également réussi à monter une équipe Gazon avec laquelle nous avons évolué 2 années en Nationale 1, mais le budget dans le Sud est un souci, tout comme la difficulté à trouver 15 joueuses disponibles pour tous ces longs déplacements dans toute la France chaque weekend end.

Depuis 3 saisons, je remonte jouer sur Paris. Tout d’abord avec le Saint-Germain HC que je remercie encore de m’avoir permis de rejouer.

Et depuis 2 ans, j’ai retrouvé mes couleurs du CA Montrouge. Et je joue avec certaines des « petites filles » que j’ai entrainées avant de partir dans le Sud. Elles ne sont plus petites aujourd’hui, mais leur fidélité pour le Hockey fait plaisir à voir. C’est la magie de la famille du Hockey.

Je trouve que la double licence est une bonne chose. Venant d’un petit club à culture 100 % indoor, et finissant ma « carrière de joueuse » dans un petit club au sein duquel l’équipe féminine a cette culture indoor, j’aime voir des joueurs d’Elite Gazon retourner dans leur club de Hockey en Salle d’origine et permettre ainsi la survie de ces clubs formateurs.

En conclusion : selon les installations sportives, et aussi selon le « personnel encadrant » disponible, il n’est pas toujours évident d’avoir une équipe fille en gazon pour des petites structures…

 

 

 

 

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