Arrivé à 25 ans en Équipe de France A Hommes, Arthur Thieffry est comme un bon vin, il se bonifie avec le temps. Après un diplôme de responsable QSE et plusieurs contrats dans différents secteurs, Arthur Thieffry est aujourd’hui animateur QSE au sein de l’entreprise NGE et le gardien titulaire de l’Équipe de France avec désormais 86 sélections. Arthur a répondu aux questions de la FFH afin d’en savoir un peu plus sur sa vie de sportif de haut-hiveau et de salarié de NGE.
Bonjour Arthur, quand tu n’es pas gardien de L’Équipe de France, que fais-tu dans la vie ?
Arthur Thieffry : « Je suis animateur QSE pour notamment l’obtention des certificats (ISO 9001 et 1801) au sein de l’entreprise NGE. Mon métier consiste à accompagner les entreprises qui veulent obtenir ou conserver ces certifications de sécurité au travail. J’ai d’abord fait cela dans le secteur ferroviaire et je suis surtout spécialisé sur le domaine de la Sécurité. Pour vulgariser, je fais porter les Équipements de Protection Individuelle aux ouvriers : chaussures, casques ou encore les gilets de haute visibilité. C’est le B.a.-ba de mon travail. Mais cela va beaucoup plus loin. »
Quelles sont tes expériences avant d’arriver chez NGE région Hauts de France ?
A.T : « J’ai intégré l’Équipe de France à 25 ans. Avant cela, j’ai emmagasiné de l’expérience sur le marché du travail avec 2 années dans le secteur ferroviaire, dans le secteur de la chimie industrielle avant de faire un virage à 180 degrés. J’ai eu l’opportunité de mettre en pause ma carrière professionnelle, ce que je savais possible car mon métier est un métier qui se développe et qui est constamment recherché dans les grandes entreprises, pour me consacrer à l’Équipe de France. »
Et comment tu as découvert la CIP (Convention d’Insertion Professionnelle) ?
A.T. : « Via le Ministère des Sports et la FFH, j’ai découvert ce qu’était une Convention d’Insertion Professionnelle. J’ai réalisé chez Eurotunnel à Calais ma première CIP. J’étais à ce moment à Gand en club puis au Saint-Germain H.C. Par la suite, j’ai été recruté au Royal Orée de Bruxelles. Si le trajet prenait un temps conséquent lorsque j’habitais Lille, ça l’était encore plus quand j’habitais Bruxelles. J’ai décidé de choisir le sportif, de nouveau, et j’ai donc démissionné même si j’avais une excellente position. La CIP, c’est le graal. C’est le « contrat » idéal pour aider un sportif de haut-niveau dans son double projet sportif et professionnel. »
Comment l’opportunité de la CIP chez NGE s’est-elle présentée ?
A.T. : « Je suis revenu dans les environs de Lille afin d’emménager avec ma compagne et je voulais me préparer pour la suite de ma carrière. C’est à ce moment que NGE s’est inscrit dans un partenariat avec la Fédération Française de Hockey. Lorsque nous préparions le tournoi de l’EHC II de Cambrai, j’ai décidé de contacter NGE avec la FFH puisque NGE est une entreprise qui correspondait à mes compétences. Après une rencontre avec le groupe, nous avons évoqué laCIP et ils m’ont proposé d’abord 6 mois de CDD à mi-temps avant d’effectuer une CIP après une promesse tenue de convertir les 6 mois en CIP. J’ai bénéficié du soutien fédéral, d’Antoine François (manager de l’Équipe de France A Hommes) et de NGE dans cette démarche. Cela va faire maintenant 2 ans que je travaille pour NGE et cela se passe très bien. Ils comprennent mon potentiel sans le sport et comprennent ma situation sportive et ce que cela implique. C’est un poste différent de quelqu’un qui est 100% présent puisque je suis à mi-temps avec des heures annualisées ».
Comment définis-tu une CIP ? En quoi cela consiste ?
A.T. : « La CIP me permet de gérer mon temps. Par exemple, je peux aller à la salle de sport à 8h et être à 10h sur le chantier puis déjeuner avant d’effectuer une nouvelle visite d’un chantier pour ensuite partir à Bruxelles où je joue actuellement en club. Le lendemain, je peux faire du 100% au boulot avec un bureau dans les locaux NGE d’Arras. Parfois, je profite pour matcher mes visites de chantier avec mes besoins de sportifs. Exemple avec une visite de chantier à Valenciennes que je peux combiner à une séance en salle de sport là-bas. Une partie administrative de mon travail peut se faire en télétravail. Tant que le boulot est fait, tout va bien. Cela fait plus d’un an que j’accompagne la filiale régionale TPRN dont les locaux sont à Lesquin. Je m’occupe de les accompagner pour maintenir leurs certifications. Cette responsabilité prouve la confiance que l’on m’accorde chez NGE.
Comment s’organisent tes journées, semaines, entre l’Équipe de France, le club et ton travail ?
A.T. : « Le club c’est 3 entrainements par semaine plus le match le dimanche. Pour l’Équipe de France, c’est variable, on alterne entre les séances individuelles de musculation/cardio et les regroupements le mardi et le mercredi matin. A cela s’ajoute les périodes de stage et de compétitions. Ma CIP me permet d’avoir un contrat à mi-temps annualisé. Par exemple, lorsque je pars 3 semaines en Afrique du Sud, je peux rattraper sur l’année les jours d’absence. En temps normal, généralement je travaille 2,5 jours par semaine et le reste du temps est occupé par le sport. Cela fonctionne très bien.
Arthur Thieffry lors du match France-Allemagne du 19 février 2022 - (c) FIH
Pour en revenir à NGE, quelles sont tes missions au quotidien ?
Globalement, voici une liste de missions que j’effectues :
- Participer au maintien des certifications du groupe
- Assurer le suivi des différents secteurs d’activité, à l’égard à la politique du groupe : indicateurs, plans d’actions, audits terrain...
- Participer à la rédaction des procédures et modes opératoires
- Œuvrer au développement d’une culture QHSE basée sur le management des risques
- Définir les actions à mettre en place permettant de réduire les incidents
- Analyser les accidents et les presqu’accidents et définir des actions correctives et préventives à mettre en place
- Animer des réunions sécurité sous forme de ¼ heure sécurité
- Accompagner les responsables de service et managers de proximité dans la démarche QSE
- Identifier les besoins en formations liées à la sécurité, en assurant le lien avec le service RH (SST, CACES, Habilitations électriques, évacuation et manipulation d’extincteurs, …)
- Mettre à jour les documents uniques d’évaluation de risques professionnels et les documents de communication associés.
- Participer à la démarche de réduction de la pénibilité au travail
- Participer à la digitalisation de la région
Arthur Thieffry sur un chantier
Que représente NGE, partenaire de la FFH depuis 2019, pour toi ?
A.T. : « Sur le plan personnel NGE est un soutien. Mon directeur régional m’a dit assez vite qu’il voulait que je réussisse sportivement. Je sens que c’est important pour eux. J’ai un CDI ce qui m’a permis d’acheter une maison. A l’heure actuelle, vivre du hockey en France est très difficile. Beaucoup de sportifs se retrouvent dans une certaine précarité une fois arrivés dans la vie active. Pour évoluer dans ma vie personnelle, avoir un travail à côté du sport était indispensable. NGE me permet aussi de me consacrer à ma carrière et d’évoluer professionnellement. C’est important ! Grâce à eux, je n’ai plus de choix à faire entre : carrière et sport de haut-niveau. A côté de cela, NGE est un soutien pour les Équipes (hommes, femmes, jeunes, etc.) de France de Hockey. NGE peut permettre la création d’évènements autour des collectifs France. Nous permettre de réussir ! C’est un soutien financier pour la Fédération et le développement du hockey. De plus, je sais que certains collaborateurs regardent les matchs, m’en parlent. Je veux leur faire découvrir le hockey. Autour de chaque filiale il y a des clubs… Lille, Arras, Calais. En communication interne, ils relaient nos performances (ex : qualification Coupe du Monde) cela fait connaitre notre sport.
Arthur, quelle est la suite pour toi ?
A.T. : « Actuellement, mon souhait est de poursuivre chez NGE. Ce que je fais me plait et cette organisation boulot/sport me permet de continuer à évoluer dans les deux domaines. Je verrai les perspectives qui s’offrent à moi après ma carrière sportive. En ce qui concerne justement ma carrière de sportif, je regarde principalement vers les Jeux de Paris 2024. Nous verrons pour la suite ! Cela dépend de plusieurs choses. Tout d’abord de mes performances mais aussi de ma carrière professionnelle et de ma vie de famille. Je vais être bientôt papa donc j’ai encore du mal à me projeter. Aujourd’hui, le hockey est une grande part de ma vie et il occupe beaucoup de place mais il n’y a pas que ça ! Heureusement que ma compagne est mon premier soutien. Elle me permet de tenir, d’y croire et de performer. Elle m’aide à trouver mon équilibre. Elle fait des sacrifices. Nous faisons des sacrifices ! Je veux continuer à prendre du plaisir, si je n’en ai plus, j’arrêterai. On m’a toujours dit que « le hockey est un jeu ». Dans le haut-niveau c’est dur de perdre mais il faut trouver du plaisir même dans la défaite. Être sportif de haut-niveau, c’est apprendre tourner la page rapidement, sans oublier pourquoi on a fait l’erreur, et continuer d’avancer.
Nous remercions Arthur pour le temps accordé mais aussi NGE pour cette opportunité d'accompagnement de nos sportifs de Haut-Niveau.