Objectif « Qualification Coupe du Monde » atteint, performances en match d’excellentes factures mais classement décevant.
Par Bertrand Reynaud
En effet, nous espérions, dès cet évènement, placer le curseur plus haut en visant les places 5/6. Il s’en est fallu de peu : pour 1 but « pour » en défaveur de la France (égalité de points avec la NZ). Nous jouons alors l’Irlande et la NZ l’Egypte. Puis lors de ce match face à l’Irlande que nous dominons, nous devons nous contenter du match nul (1-1) et d’une défaite suite à la série de shoot-out.
Que manque-t-il à la France pour entrer dans le top 8 mondial ? Selon Frédéric Soyez (coach de l’Espagne), l’écart entre les n° 7/8 (Inde /NZ) et le n°17 (France) se resserre de plus en plus. La victoire se joue sur des détails essentiels et qu’il faut travailler dès le plus jeune âge. Il s’agit bien avant tout de la technique. En effet la différence se fait d’abord à chaque niveau sur ce paramètre : meilleure maîtrise de la balle, moins d’erreurs commises, finition plus efficace, ascendance sur les duels…°
La haute performance, c’est savoir gagner ses rencontres, rappelle Frédéric et il est fondamental de jouer des matches et des tournois de haut niveau. Les joueurs doivent aussi régulièrement évoluer au sein de structures de haut niveau. Les clubs espagnols s’entraînent 4 fois / semaine en séances collectives, le travail vidéo y est fortement développé, les staffs sont complets et compétents : adjoints, spécifiques GK et PC, vidéo, kiné. Enfin les joueurs (principalement les internationaux) bénéficient de contrats avec leur club mais aussi avec la fédération espagnole.
Gael Foulard va dans le même sens. Nos joueurs internationaux doivent connaître autre chose que le championnat national français. Nous devons les aider à s’expatrier pour évoluer dans des championnats d’un plus haut niveau et ainsi les aider à progresser davantage. Le PNP va devoir évoluer et tendre vers le modèle belge (2 journées par semaine) afin d’y développer un solide bagage technique et de la puissance. Les clubs doivent adopter des principes d’entraînement respectant la notion d’intensité (voir Méthodologie de l’entraînement éditée par la DTN).
Xavier De Greve, coach T2 de l’équipe de France, confirme les carences techniques dans certains domaines qu’il va falloir améliorer. L’équipe de France possède un très bon jeu collectif (surtout défensif) qui s’appuie sur une « mentalité de jeu » bien intégrée. La France a progressé, il faut poursuivre les efforts.
Le haut niveau c’est aussi une question d’accompagnement médical. Christophe Popineau, médecin fédéral et des équipes de France, confirme les propos des techniciens sur la montée en puissance du jeu : les traumatismes directs avec des lésions graves sont de plus en plus nombreux (chocs entre joueurs pour les épaules, blessures aux mains et jambes dues aux impacts de balle ou crosse). Sébastien Lebris, kinésithérapeute fédéral, ajoute que ces pathologies sont dues à 2 sources principales : la rigidité des crosses et l’intensité des actions à l’entraînement et en match.
Bertrand Reynaud (DTN) conclut en réaffirmant que l’approche du haut niveau doit prendre le chemin de la haute performance et que les propos des experts convergent tous dans le même sens. C’est pourquoi Olivier Moreau a inscrit dans son programme fédéral des actions claires qui seront conduites par la direction technique nationale. L’équipe de France devra se classer dans le Top 8 lors de la Coupe du Monde 2018 et la FFH devra tout mettre en œuvre pour atteindre cet objectif.