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Arbitrage

Coup de sifflet sera l'occasion de mettre en valeur les arbitres, juges ou DT, acteurs essentiels de notre sport, au travers d'interviews et de témoignages. Premier Coup de sifflet avec Camille Simoneau, arbitre modeste mais ambitieux, un voyageur du Hockey français qui aime échanger et qui veut montrer que l'arbitre n'est pas seulement un "distributeur de cartons"...

 

Camille, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis donc Camille Simoneau, j’ai 35 ans et suis licencié au Lille Métropole Hockey Club, qui est le quatrième club dans lequel j’ai joué. Je suis papa d’une petite Maxine âgée d’un an et demi. Je travaille dans le secteur public sanitaire et social.

 

Comment et quand avez-vous commencé le hockey ? Comment en êtes-vous arrivé à devenir arbitre ? Nourrissez-vous des ambitions dans l’arbitrage ?

Je suis venu assez tard au hockey sur gazon, vers 15 ans, à Malo, déjà dans le Nord, où j’ai joué jusqu’à mon départ à Bordeaux pour les études en 2002. J’ai alors fait une saison à la Villa Primrose, puis pour des raisons professionnelles cette fois, je me suis installé au Mans. J’ai un peu joué au SO Maine, avant de me mettre à la course à pieds assez sérieusement. De retour dans le Nord, je n’ai repris le hockey qu’en 2013, à Lille donc. Aujourd’hui, des pépins physiques divers et variés m’empêchent de courir et de jouer autant que je le voudrais.
J’ai eu une première expérience d’arbitrage lors d’un Girondins de Bordeaux-Valenciennes, dans la défunte Nationale 1A, qui m’avait semblé très difficile. Je trouve cela plus facile aujourd’hui, avec davantage d’expérience. L’arbitrage est aussi un moyen de continuer à pratiquer ce sport d’une autre manière. J’y suis venu tard finalement, du moins au niveau national : cet été. Etrangement, j’ai débuté par des matchs de l’Equipe de France féminine, puis une double confrontation entre les garçons de l’EdF et l’Inde. Grand souvenir évidemment.
Mon ambition dans l’arbitrage est déjà de devenir un arbitre régulier en Elite masculine, d’être reconnu comme un arbitre juste, protecteur et respectueux des acteurs du jeu. Arbitrer des matchs à fort enjeu, et ensuite, advienne que pourra !

 

Pouvez-vous nous décrire une journée type avant d’aller arbitrer ? Avez-vous une manière particulière de vous préparer ? Une routine ?

Non, pas de routine. Parfois j’accompagne l’équipe de Lille dans laquelle je joue, parfois non. Je vérifie simplement plusieurs fois le matériel, je prépare la feuille où je note les buts et les cartons, je charge ma montre chronomètre. Au niveau national, j’essaye de contacter mon collègue pour évoquer le match en deux mots (déplacement, tenue...). En général, j’évite aussi de trop regarder le classement et les résultats des équipes afin de ne pas être influencé de quelque manière que ce soit.

 

Quel est votre rôle avant le match ? Et après ?

Avant le match, je salue simplement les joueurs, les entraîneurs, de manière générale les personnes du club qui nous accueillent. Sur le terrain, une fois le tour des installations réalisé, nous rencontrons les capitaines pour évoquer notre façon de siffler. C’est suffisant à mon avis.
Après le match, j’apprécie de rester un peu pour discuter, dans la sérénité, avec les acteurs du match du déroulement de cette rencontre. S’il s’agit de règlements de comptes d’un côté ou de l’autre, ou simplement de nous dire que l’on a fait des erreurs, ça ne m’intéresse pas. Le pire étant évidemment d’être accusé de partialité... En pratique, je pense que la plupart des joueurs et des entraîneurs sont d’accord pour discuter calmement, confronter les points de vue dans le respect des fonctions de chacun. Cette partie me semble essentielle, car elle permet de réfléchir aux points à améliorer pour les rencontres suivantes.

 

Faites- vous un débriefing après le match avec votre collègue (ou avec un Délégué Arbitre si vous en avez déjà eu un) afin de corriger les imperfections ?

Je n’ai pas encore eu le plaisir d’avoir un Délégué Arbitre. Evidemment, on reparle du match, des quelques actions litigieuses avec le collègue. Quitte parfois à se rendre compte qu’on s’est trompés, comme récemment lors d’un match où la vidéo a montré que nous avions tous les deux mal interprété l’action. Ça arrive. Le but est évidemment de progresser, débriefer aide en ce sens.

 

Quel regard portez-vous sur l’arbitrage français aujourd’hui ? Quelles choses pourraient être améliorées selon vous ?

Je manque encore de recul, mais je me demande s’il ne manque pas du respect mutuel entre les joueurs, les entraîneurs et les arbitres (et je dis bien mutuel). C’est essentiellement une question d’éducation à mon sens, car il est évident que le jeu ne peut pas exister sans le concours de tous les acteurs. Evidemment, les joueurs sont les plus importants. Mais l’acceptation de l’erreur par les uns ou les autres gagnerait à être générale.
Concernant l’arbitrage, ce qui peut être amélioré est la motivation et la formation de jeunes arbitres, car les effectifs sont malheureusement réduits. Si nous obtenons les Jeux en 2024, il serait regrettable de ne pas avoir un arbitre féminin et un arbitre masculin pour nous représenter.

 

Avez-vous quelque-chose à ajouter ?

Simplement remercier la FFH de mettre en l’avant l’arbitrage, pour montrer que les arbitres ne sont pas des machines à cartons !

 

 

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