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Contre les redoutables Pays-Bas, première nation mondiale, l'équipe de France de hockey sur gazon masculine a montré ce dimanche un tout autre visage que la veille face à l'Allemagne en s'inclinant certes 4-0, sans marquer de but, mais en retrouvant ses qualités défensives et son french flair offensif, qui aurait mérité d'être récompensé. Il fallait ça pour se rassurer avant la rencontre capitale qui opposera les Bleus mardi à l'Espagne, victorieuse surprise des Allemands (2-0), en lever de rideau de ce match de gala. Un prestige qui se sentait dès l'échauffement et qui s'entendit à l'ambiance nettement plus chaude que samedi, la faute à ce bouillant public hollandais auquel les supporters tricolores ont su répondre en donnant de la voix, à coups de Marseillaises et de « Allez les Bleus ! »
Ce soutien indéfectible était d'autant plus mérité que les hommes de Frédéric Soyez, peut-être inspirés par leurs homologues féminines si valeureuses la veille contre les mêmes Oranges (défaite 6-2), avaient laissé leur coeur tendre et leur fébrilité défensive au vestiaire. Alors que les Bleus avaient encaissé un but dès la première action de jeu, ce sont eux qui, dès la troisième minute, se montraient les plus dangereux en inscrivant un but superbe. Servi dans le cercle par un scoop (longue cloche) d'Etienne Tynevez, Gaspard Baumgarten reprenait la balle au-dessus de la tête du gardien batave avec le revers de la crosse dans un vacarme assourdissant. Mais l'arbitrage vidéo, demandé par l'arbitre de terrain, interpréta une faute du milieu de terrain français dans la zone du gardien, annulant cette ouverture du score qui aurait fait tant de bien à son équipe.
Derrière cette douche froide, évidemment, les Néerlandais réagissaient en convertissant leur premier petit corner, en deux temps (7e). La possession était alors orange, mais la défense tricolore était bien en place et on sentait qu'un contre rapide pourrait offrir une chance d'égalisation. Elle surgit lorsque Baumgarten, encore lui, perça le mur adverse sur l'aile droite avant d'oublier de servir ses coéquipiers pourtant esseulés au point de penalty.
À la 21e minute, Viktor Lockwood obtenait grâce à la vidéo un PC (penalty corner) que Victor Charlet ne parvenait pas à convertir. Et ce n'est qu'à la toute dernière minute de la première mi-temps que les Pays-Bas doublaient la mise sur un PC repris d'un somptueux revers lobé de Koen Bijen. Cruel.
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Manque de justesse dans la finition
À la reprise, les Néerlandais inscrivaient un troisième but dès la première action de jeu et la peur d'une nouvelle déroute traversait les gradins du stade Yves-du-Manoir. Mais les Bleus avaient décidé de ne rien lâcher. Formidables de bravoure, poussés par des « qui ne saute pas n'est pas français ! », ils firent jeu égal avec la meilleure équipe du monde pendant le troisième quart-temps. Sans le moindre complexe offensif, ils mettaient le feu à la défense adverse manquant de justesse dans la finition, à l'image de ces trois petits corners non transformés à la 45e minute, récompensé d'un but inscrit... après le coup de sifflet de l'arbitre qui avait oublié de laisser l'avantage.
« On est encore un peu trop naïfs, c'est dommage »
Frédéric Soyez, entraîneur de l'équipe de France
Toute cette énergie ne fut malheureusement pas récompensée à sa juste mesure quand Duco Telgenkamp refroidit l'atmosphère printanière en inscrivant le quatrième but à la 54e minute. Après une journée de repos, il faudra oublier ces deux échecs en deux matches pour prendre les trois points contre les Espagnols dont la victoire contre l'Allemagne ne laisse plus aucun droit à l'erreur aux Français.
« Notre tournoi commence maintenant, résume Frédéric Soyez. On est revenus dans une dynamique positive dans laquelle on voulait être, c'est ce qui était important aujourd'hui (dimanche). Après, ça se joue à des petits détails, on est encore un peu trop naïfs, c'est dommage parce qu'on aurait pu marquer un petit but, ça aurait été bien pour le public. On espère récupérer Simon Martin-Brisac et François Goyet (blessés) mardi même si les deux remplaçants ont fait leur match. Il va falloir aller chercher les 6 points qu'on s'était promis (contre l'Espagne et l'Afrique du Sud) et essayer de gratter contre la Grande-Bretagne. Il faudra être prêt le jour J. »