En ce mois de mars, qui signera le début du Printemps du Hockey Féminin (du 20 mars au 20 juin 2019), nous nous sommes rapprochés d'une Ambassadrice du Hockey Féminin, impliquée tant sur cette thématique que dans la direction de son club de toujours : l'ASF Antibes. Cette femme engagée s'exprime sur l'histoire du club azuréen, ses récents résultats en termes de développement et revient sur l'accueil des matches internationaux féminins qui se sont déroulés sur le beau terrain de la Fontonne. Interview.
Bonjour Sandra, dans un premier temps, pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs (identité, parcours) ?
Sandra Mifsud : Je suis née à Cannes, j’ai 37 ans, je vis à Mougins, village situé entre Cannes et Antibes et je suis licenciée à Antibes depuis 1996. Je suis assistante administrative et c’est tout naturellement que je suis devenue secrétaire générale du club. D’abord sous la présidence de Patrick Chini, puis Frank Platillero et maintenant Winnie Rinck-Boyne.
J’ai commencé le hockey à l’âge de 15 ans et j’ai joué en N1 et N2 en salle et en gazon, et l’été dernier, je suis partie à Terrassa pour la Coupe du Monde des Masters comme manager des féminines +50.
Vous êtes secrétaire générale de l’ASF ANTIBES. Peux-tu nous raconter l’histoire de ton club, dans les grandes lignes ?
SM : Notre club a fêté ses 50 ans en 2018. L’association a été créée dans le quartier de la Fontonne au sein d’un complexe sportif avec football, tennis et pétanque. Cette discipline fait son arrivée sous l’impulsion d’un Belge, Paul Verburgh. Celui-ci souhaite poursuivre une activité qu’il pratiquait dans son pays, avant de débarquer sur la Côte d’Azur. Dans les années 70, le club compte une trentaine de licenciés, puis début des années 80, nous avons une équipe masculine, puis une équipe féminine. Et comme nous nous trouvons dans un quartier où se trouvent collège et écoles, nous décidons de développer le hockey en recrutant de jeunes joueurs.
D’ailleurs, plusieurs antibois ont réussi à faire leur place dans les clubs en Elite ou en équipe nationale, comme Sophie Llobet, Christelle Lafaury, Stéphanie Gomis, François Scheefer, Aymeric Bergamo et plus récemment Xavier Esmenjaud, Corentin Faque, Gaetan Fabron et depuis 3 saisons, Olivier Sanchez, natif de Villeneuve-Loubet, est licencié chez nous. Et j’en oublie certainement..
Je ne peux pas parler de notre club sans évoquer le tournoi international que nous organisons durant le week-end de Pâques. Cette année, il s’agit de la 28ème édition. Nous recevons 30 équipes Hommes et Femmes. Ce tournoi est indispensable à la vie de notre club et je remercie les différentes équipes qui viennent de l’Europe entière
Après un pic de licenciés enregistrés lors de la saison 2016/2017 (193 licenciés), l’ASF ANTIBES comptait 171 licenciés en fin de saison 2017/2018. Quelle est pour toi la recette pour fidéliser ses adhérents d’une saison à l’autre ?
SM : Pour fidéliser les adhérents, je pense qu’un club a besoin d'entraîneurs compétents et pédagogues, de proposer des compétitions dans toutes les catégories d’âge, d’avoir des structures permettant de les accueillir dans les meilleures conditions et cela passe par une plus grande médiatisation du hockey sur gazon.
Nous avons perdu quelques licenciés par les aléas de la vie, études, changement de sport, déménagement ou plus de motivation, qui font que le nombre de licenciés augmente ou baisse. Tous les clubs connaissent cela, nous ne sommes pas une exception.
Votre club a organisé un match de l’Equipe de France féminine, fin février, face au Pays de Galles. Avez-vous réussi à créer de l’engouement autour de l’ASF ANTIBES pour profiter pleinement de ce type d’événement ?
SM : Oui, en effet, nous avons reçu les équipes féminines de France et du Pays de Galles pour 5 jours de préparation et 3 test-matchs de la même manière que nous avions accueilli les garçons l’année dernière.
Je tiens d’ailleurs à remercier le CREPS d’Antibes et la Mairie d’Antibes pour leur super collaboration.
Malgré le fait que nous n’étions plus en période de vacances scolaires et que les matchs se jouaient à 15h00 et 11h00, nous avons reçu quelques classes des écoles voisines venues encouragées les françaises, et certains membres des familles étaient présents aussi.
Mercredi, pour le match de 15h00, nos jeunes licenciés étaient présents, ainsi que les licenciés des clubs voisins, nous avons organisé une séance de dédicace avec les joueuses. Et la presse locale a fait des articles, puis les réseaux sociaux ont bien fonctionné aussi.
Concrètement, peux-tu nous dire le travail qui est à réaliser pour accueillir une rencontre internationale de Hockey dans un club ?
SM : Tout commence avec la municipalité et le service des sports, nous avons un terrain dernière génération et homologué FIH qui nous permet d’accueillir les équipes nationales et les événements internationaux. Nous avons aussi accueilli 2 clubs belges en stage de préparation et les +60 ans Australiens en préparation de la dernière coupe du monde à Barcelone. Et il y a 3 semaines, nous avons aussi pu organiser un week-end de regroupement Masters avec la présence des Pays-Bas, de l’Italie, de l’Angleterre et de la France.
Ensuite, il s’agit d’un travail de communication et d’organisation entre les managers des équipes et notre club, et notre club avec le service des sports et le CREPS.
Cela s’est vraiment bien déroulé et nous espérons recevoir encore les collectifs à Antibes.
En tant que dirigeante de club, nous connaissons ton engagement et ton dévouement pour le développement du Hockey Féminin. Un mot pour convaincre des personnes qui hésitent à se lancer pleinement ?
SM : Tout d’abord, je pense qu’il faut être passionné par le hockey sur gazon. Pour ma part, ça fait plus de 20 ans que cela dure, il y a des hauts et des bas, des joies, des colères parfois, mais la passion est intacte. Et en France, ce n’est pas l’aspect financier qui nous attire ou qui nous retient..
Mais vous trouverez une famille, des ami(e)s, une vie de club et associative. Nous avons besoin de bénévoles, de dirigeant(e)s, de sponsors, de joueurs et joueuses. Cela demande beaucoup de temps mais au plus nous sommes et au plus, cela est facile et agréable.