La rubrique "Coup de sifflet" est l'occasion de mettre en valeur les arbitres, juges ou Délégués Techniques, acteurs essentiels de notre sport, au travers d'interviews et de témoignages. Partons à la rencontre d'Anatole Platel qui a vécu sa première expérience internationale, avec l'arbitrage des trois matchs amicaux de l'Equipe de France A Dames face au Pays de Galles à Antibes.
Ce lycéen de 18 ans s'est découvert une passion pour l'arbitrage depuis ses débuts dans le Hockey, au contact de l'ancienne arbitre internationale Claire Adenot. Une découverte du haut-niveau, qui mêle envie et appréhension, excitation et préparation, modestie et ambition pour le jeune licencié du HC Charcot.
Découverte, avec Anatole, de son présent lié à l'équipe de France, de sa vision à long terme dans l'optique de son objectif ultime: les Jeux Olympiques. Car comme le disait Antoine de Saint-Exupéry, "fais de ta vie un rêve, et d'un rêve une réalité"...
Comment et où as-tu commencé le hockey ? Dans quel club joues-tu ou as-tu joué?
Je m'appelle Anatole Platel, j'ai 18ans et je suis en terminale ES à Lyon. J'ai découvert le hockey à l'âge de 8 ans à l'école grâce aux interventions de Claire Adenot et d'Olivier Plate. J'ai tout de suite adoré ce sport et j'ai commencé à jouer au CS Charcot avec Claire et Olivier, club dans lequel je joue toujours et qui est devenu le HC Charcot.
Avec Claire Adenot (ndlr: ancienne arbitre internationale qui a notamment officié lors des Jeux Olympiques de Londres 2012) comme entraîneur, il était difficile d'échapper à l'arbitrage !
Dès ma première année de hockey j'ai été sensibilisé à l'arbitrage pendant les entraînements où nous devions tous arbitrer pendant les oppositions. J'ai commencé à arbitrer des matchs de championnat dès l'année suivante car il fallait quelqu'un pour arbitrer pendant les journées de championnat avec le coach et personne ne voulait le faire du coup j'y suis allé. Au fil des matchs j'ai commencé à trouver cette fonction sympa et j'ai voulu continuer, et je ne me suis jamais arrêté depuis.
Tu as arbitré les trois matchs amicaux de l'Equipe de France A Dames à Antibes. Peux-tu nous parler du format de compétition dans lequel tu vas officier ? Le fait que ces 3 matchs en 4 jours soit un format un peu spécial ?
Effectivement ce format de compétition était un peu particulier et pour moi totalement nouveau sportivement et extra-sportivement.
Sur le plan sportif, les matchs se déroulaient en 4 quart-temps de 15' avec arrêt du temps sur PC ce qui n'est pas habituel pour moi, et en plus nous avons joué avec les nouvelles règles de la FIH qu'il a fallu apprivoiser avant les matchs. Avant le coup d'envoi de chaque match les hymnes étaient joués, d'ailleurs j'ai eu quelques frissons en entendant la Marseilllaise !
Sur le plan extra-sportif, Raphaël Besse était délégué technique sur ces 3 matchs. Nous étions logés dans un hôtel pas très loin du CREPS où nous prenions nos repas le midi avant de rejoindre le terrain ensuite. Le fait d'avoir 3 matchs en 4 jours laisse pas mal de temps libre pour la récupération et la préparation du prochain match avec les collègues. Nous avons eu aussi droit à des manifestations officielles, comme une réception au CREPS le mardi en arrivant avec le staff des deux équipes et la direction du CREPS ; mercredi soir nous avons été reçus par le maire d'Antibes et ses adjoints avec les deux équipes et jeudi soir nous avons été invité par l'organisation au restaurant avec des élus, des bénévoles du club et le staff français.
Je tiens à remercier Patrick Chini et son équipe de bénévoles sur place qui ont fait un très gros travail d'organisation, c'était super !
Quel est ton ressenti après cette expérience au niveau international ? Les différences que tu as notées avec les matchs du championnat français, notamment au vu du style de jeu des galloises?
En un mot : formidable ! C'était une très belle expérience, riche en apprentissage, ça restera un super souvenir, même si ça n'a pas été simple d'arbitrer à ce niveau.
Contrairement aux matchs du championnat français, le jeu était bien plus rapide et il y avait globalement peu de déchets techniques. A ce niveau là, le jeu est fluide et plutôt posé. J'ai été un peu perturbé par le jeu des galloises: elles ont un jeu très physique et vont pas mal au contact avec leurs adversaires ce qui n'est pas simple à arbitrer.
Anatole Platel (à droite sur la photo) avec son collègue Simon Olivier
Tu as pu échanger avec Yolande Lanzas, qui a arbitré avec toi. Est-ce important d’avoir une arbitre d’expérience à tes côtés ? As-tu également échangé avec le staff et/ou les joueuses de l’Equipe de France?
Oui, pour moi c'est vraiment important d'avoir eu une arbitre d'expérience à mes côtés, car c'est en arbitrant avec des arbitres expérimentés comme Yolande qu'on apprend le plus (ndlr: Yolande Lanzas est une arbitre qui a officié au niveau international pendant plusieurs années). Les conseils et remarques qu'elle a pu me donner grâce à son expérience m'ont bien servi pour ces matchs et me serviront encore pour tous les prochains. De plus l'expérience de Raphaël Besse a été utile car en dehors du terrain il voyait d'autres choses et a pu me donner d'autres conseils.
Durant le stage j'ai également pu échanger un peu avec le staff de l'Equipe de France et les remarques de Gaël Foulard sont très enrichissantes car il a une grande expérience du haut niveau ce qui aide à comprendre des erreurs d'interprétation, notamment.
Ces 3 matchs amicaux pourraient-ils influer sur la suite de ta carrière d’arbitre ?
Ce qui est sûr c'est que ces trois matchs amicaux me confortent vraiment dans l'idée que je veux continuer dans cette voie ! Oui, ces matchs vont influencer la suite de ma carrière, car j'ai pu voir les exigeances de ce niveau et je sais qu'il me reste encore du travail. A ce niveau la concentration, et le placement sont deux éléments très importants, et ces matchs amicaux m'ont prouvé qu'il faut que je continue à travailler ma concentration et ma condition physique. En tout cas, je retiens de ces matchs que le niveau international est très, très, exigeant et qu'il faut toujours se remettre en question et chercher à progresser.
Qu'est-ce qu'il y a dans la tête de Anatole Platel ?
En tant qu'arbitre, j'espère un jour pouvoir officier au plus au niveau international, en coupe du monde et aux Jeux Olympiques.
En tant qu'homme, trop de choses !
Crédit Photo de Couverture: HIEP IMAGES
Merci à Anatole pour sa disponibilité et sa gentillesse.