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Dans la tête de ...

Cédric Chassaing-Cuvilier est devenu un vrai canadien d'adoption. Arrivé en 2003 dans le pays à la feuille d'érable, avec un retour en France de 2008 à 2010, cela fait près de 15 ans maintenant que Cédric vit à Montréal. Originaire de Paris, joueur depuis tout petit, successivement au Cercle Féminin de Paris puis au Paris Jean Bouin, "CCC" garde sa passion du hockey sur gazon intacte... au pays du hockey sur glace ! Evoluant dans une équipe de Montréal multiculturelle et cosmopolite, il joue majoritairement en salle mais fait également quelques matchs en gazon. Sport très minoritaire au Canada, Cédric et ses coéquipiers se battent pour entretenir leur flamme commune qu'est ce sport.
Depuis le "Grand Nord Blanc" et la province du Québéc, Cédric brise la glace et nous narre son aventure...

 

Peux-tu te présenter ? Présenter ton parcours dans le hockey ?

Je m’appelle Cédric Chassaing-Cuvillier. J’ai 39 ans. J’habite au Canada depuis 10 ans, après un premier séjour de 5 ans dans les années 2000.
J’ai commencé le hockey dès l’âge de 6 ans au Cercle Féminin Paris, jusqu’en cadet, pour rejoindre ensuite le CASG/PJB, à Paris également. J’ai joué pour ce club de 1996 à 2003 et de 2008 à 2010. Nous avons fait la finale du championnat de France de N2 (finale perdue). Nous étions une bonne équipe de potes, un mélange d'anciens joueurs, forts et expérimentés et des plus jeunes joueurs. Et je rejoue à Montréal depuis 2010, après une première période de 2003 à 2008.
Je n’ai jamais arrêté de jouer au hockey depuis mes débuts.

Cédric Chassaing-Cuvilier sous le maillot du PJB en 2008

Tu es donc maintenant au Canada depuis quelques années. Pour quelles raisons y es-tu installé ?

Initialement, je suis parti pour mes études ; master en géographie et master en sciences de l’environnement. Après un retour à Paris, je suis retourné à Montréal pour des raisons personnelles et professionnelles. Je travaille pour la mairie de Montréal. J’œuvre à la planification urbaine de la ville, en termes de mobilité et d’aménagement du territoire. De ce fait, nous planifions les réseaux de transport (piéton, vélo, transport en commun, voiture et camion) et nous (ré)aménageons des rues et des quartiers. 

 

Tu joues essentiellement en Salle. Peux-tu nous présenter ton club ?

Je joue donc dans un club à Montréal. Mon club ressemble un peu aux Nations Unies !
Mes coéquipiers sont français, anglais, cubains, vénézuéliens, argentines, hollandais, indiens, iraniens, canadiens, gallois, chiliennes, allemands, marocains, incluant d’anciens internationaux. L’équipe est parfois mixte. Nous échangeons en français, en anglais et en espagnol. Il y a des étudiants de passage, des expatriés installés et des joueurs locaux. Nous sommes un bon groupe de joueurs. L’ambiance est excellente et multiculturelle. Dans cette équipe, nous avons tous une histoire, un passé, une culture différente, des familles et des enfants. J’ai rencontré un joueur qui jouait au Racing Club de France, qui connaissait mes anciens coéquipiers du Paris Jean Bouin. J’ai aussi joué avec une fille du PJB qui avait été entrainée par un de mes anciens coéquipiers. 

 

Peux-tu nous en dire plus sur cette expérience et les matchs que tu disputes ? Pourquoi ne joues-tu pas en Gazon ?

En 2003, lors de mon premier séjour j’ai trouvé une équipe de hockey sur gazon. Il y avait une seule équipe. De 2003 à 2008, nous jouions uniquement en salle. C’était un peu frustrant de jouer seulement en salle. Mais nous avions un bon championnat nord-américain, qui regroupait les villes suivantes : Montréal, Toronto, Boston, New York, Washington et Philadelphie. Une fois par mois, on se déplaçait dans chacune de ces villes et on jouait plusieurs matchs par week-end.
Depuis 2010, de retour à Montréal, nous jouons à l’extérieur et en salle selon les saisons. Nous n’avons plus de championnat, qui a été dissout, mais nous participons à des tournois, essentiellement à l’extérieur ; au Canada et aux États-Unis. J’ai même des coéquipiers qui participent à des tournois dans les Caraïbes (Bahamas, Caïmans…) !

"CCC", numéro 10 à l'extrême-gauche, pose avec son équipe de Montréal

Quelles sont les principales différences entre le hockey que tu as pu pratiquer en France et celui que tu pratiques actuellement ? L’organisation de la saison au Canada ?

Ici, il n’y a pas réellement de structure de club et de terrain de hockey à nous. Nous jouons sur des terrains synthétiques multisports, avec pleins de lignes au sol selon le sport. Nous n’avons pas de lieu propre à nous, club-house, bar, douches… Il n’y a pas de championnat, alors si nous souhaitons jouer en compétition, nous participons à des tournois à nos frais (inscription, déplacement, hôtel, etc.). Dans d’autres villes canadiennes, telles que Vancouver, Ottawa et Toronto, il y a un championnat local. Dans les villes comme Toronto et Ottawa, il y a d’importantes communautés indiennes. Leurs équipes, contre lesquelles nous jouons en tournoi, sont essentiellement composées de joueurs d’origine indienne. Ils sont hyper techniques, puissants et rapides. C’est un gros niveau. Les tournois auxquels nous participons sont soit en format 11 contre 11 ou 7 contre 7. Parfois, ce sont des tournois avec des équipes mixtes ou des 35 ans et +.

Ici, le bassin de joueurs est trop faible pour avoir plusieurs équipes. La compétition manque à plusieurs d’entre nous. On s’organise pour nos entrainements et on trouve des tournois. On cherche des terrains, on réserve des horaires pour nos entrainements, etc. On s’investit réellement, on s’entraine le dimanche matin à 8h. Nous avons seulement un entrainement par semaine, alors qu’à Paris nous avions au moins deux entrainements et un match par semaine.
Nous jouons d’avril à novembre à l’extérieur et ensuite en salle. Précisons aussi que le hockey sur gazon est majoritairement un sport féminin en Amérique du Nord. C’est un sport universitaire assez important. Au risque de me tromper, les seules équipes de hockey dans les universités canadiennes et américaines sont des équipes féminines.

 

Ce n’est pas trop dur de faire du Hockey sur Gazon au pays du Hockey sur Glace ?

J’aimerais avoir un championnat local et avoir plus de compétitions. Mais, nous avons une bonne équipe et un bon groupe d’amis, alors on se fait plaisir. C’est un sport marginal, voire un peu méconnu ici. Il faut toujours expliquer le hockey et comment il se joue.
À l’inverse, le hockey sur glace est le sport roi, le sport national. Les gamins commencent tout jeune. Il y a des clubs et des championnats partout. C’est à l’image du foot en France.

 

Que peut-on te souhaiter pour les semaines et mois à venir ?

La santé, pour pouvoir continuer à jouer ! Je vais avoir 40 ans, alors je pourrai participer aux tournois 40 ans et + !

 

Merci à Cédric pour sa gentillesse et sa disponibilité. Prochain "Les Frenchies" dans un mois !

 

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