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C'est avec beaucoup d'émotion que la FFH a appris le décès de Diran Manoukian à l'âge de 101 ans. Alors que le 22 mars 2019, Diran Manoukian avait fêté son centenaire à Châteauneuf de Grasse entouré de sa famille et de ses fidèles amis du Stade Français. Il laisse derrière lui une immense carrière ornée de nombreux titres et de 3 participations aux Jeux Olympiques. Son club de coeur, le Stade Français, a également souhaité lui rendre hommage. 

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Diran Manoukian est né à Paris le 22 mars 1919.

Il rentre à l’école de l’Ile de France en pension à l’âge de 9 ans et y découvre le hockey. C’est également là qu’il connaîtra Philippe Reynaud. Histoire singulière entre ces deux personnes puisque qu’ils partageront des moments de leur vie de l’école primaire aux Jeux Olympiques !

Il fait ensuite ses débuts dans un club de hockey appelé le Golfeurs club qui réunissait les anciens de l’école de l’Ile de France. Il joue alors en équipe première pendant 2 ans.

Parallèlement il fait ses débuts en Equipe de France. Il sera classé 17ème sur la liste de l’Equipe de France et il ne partira pas aux Jeux de Berlin de 1936. A 18 ans il semblerait que c’est son jeune âge qui ait influencé ce choix et non son talent. Il fera son premier match officiel l’année suivante contre la Belgique puis l’Allemagne.

Le club de l’AS Bourse veut le recruter car ils veulent battre à tout prix le Stade Français en championnat de France ! Mais le Stade arrivera à convaincre Diran pour le plus grand bonheur du club.

Le Stade remportera 2 finales face à l’AS bourse, 1-0 en 1938, et 4-0 en 1939.

Diran ne quittera plus le Stade Français et y sera fidèle toute sa vie. Il n’y sera jamais capitaine mais le sera plus tard en équipe de France à plusieurs reprises. Sa place sur le terrain était toujours demi gauche et parfois demi centre en équipe de France.

 

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La guerre éclate, il est appelé comme militaire et est envoyé à Saumur pour faire une formation de radio où il apprend le morse. Il est envoyé sur le front dans la Somme.

On lui donne un fusil et 60 cartouches... il s’empressera de tirer ses 60 cartouches en l’air de peur de tuer quelqu’un qu’il soit allemand ou francais !

Il fait sauter des ponts sur la Somme pour empêcher les allemands de descendre, puis c’est la débâcle. Mais une nuit en Normandie dans un château abandonné par les anglais, il y découvre du matériel de sport neuf de toutes sortes et en particulier des crosses de hockey !

Il embarque toutes ces crosses et les accroche sous son camion. 

A chaque étape de leur descente vers Albi, il sortira les crosses et initiera tout son régiment au hockey.

Il sera ensuite basé à Montauban mais le hockey lui manque et il ira jouer au LOU. Tout en étant basé à Montauban, Diran fera à chaque fois des périples incroyables en train, vélo et faux papiers pour traverser les zones occupées pendant la guerre. Il finit par être basé à Lyon en tant que militaire avant d'être démobilisé et de retourner à Paris. Il jouera au Stade pendant cette période et sera deux fois champion de France. Il se souvenait d’une finale à Lille contre le LHC sous les bombardements!

 

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Puis c’est la grande époque de l’après-guerre. Diran participera aux JO de LondresHelsinki et Rome à l’âge de 41 ans ! Il obtiendra 9 titres de champion de France et connaîtra 70 sélections en équipe de France. En 1967, il reçoit médaille d’or du Stade Français après Jean Borotra.

Il faut se rendre compte de la longévité exceptionnelle de Diran puisque sa carrière va couvrir pas moins de 5 olympiades. Fidèle au Stade Français il jouera son dernier match en équipe première en 1967 puis continuera quelques années avec l’équipe de la Faisanderie, une filière du Stade Français et composée d’anciens internationaux. Il s’investira par la suite à entraîner et coacher les équipes de jeunes du Stade.

Avec son ami Ido Marang, il participe à 2 Rallyes de Monte-Carlo. Dans les années 50. Au volant d’une DS, ils sont sur le point de remporter la course avant que les freins ne lâchent dans les derniers kilomètres et perdre ainsi plus de 10 places au classement.

 

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Le Stade Français, le club de Diran, a souhaité lui écrire quelques lignes  : 

 

"Le 22 mars 2019 nous avions fêté son « centenaire » chez Sylvie, sa fille, équipière première de l’équipe féminine et joueuse internationale, maintenant installée dans le Sud.

Diran a connu 7 Présidents de la section hockey sur gazon au Stade Français : André Vanier, Jacques Blanchet, Jacques Ravisse, Bernard Vergé, Claude Hauet, Claus (Balduin) Schindler et Pascal Texier.

Son plus beau souvenir d’Equipe Nationale était d’avoir failli battre l’équipe d’Allemagne en 1937 à Berlin : menant 3-2 à quelques minutes de la fin, mais hélas, les allemands égalisèrent dans les dernières secondes (score final 3-3) , et il en parlait encore à Balduin !!!

Un hommage du Stade Français lui avait été rendu par le Président Serge Saulnier en même temps que d’autres illustres stadistes et la section avait fêté ses 80 ans au Procope puis ses 90 ans au Haras Lupin et il était toujours fringant pour fêter ses 100 ans l’année dernière à Grasse où il s’était maintenant installé près de sa fille.

Lors de sa carrière professionnelle Diran avait rejoint ses potes Ido Marang, Pierre Guérin et Jacques Lesrel dans la Société Lescot au sein de laquelle son bagout et sa renommée avaient fait merveille dans le commercial.

Diran était également passionné de pêche à la ligne avec son ami Jean-François Caisse, sur son bateau en Bretagne ou chasse sous-marine en haute mer lors des nombreuses croisières épiques et périlleuses effectuées avec les Guérin, Hauet et Marang l’été, lorsque la saison de hockey était terminée !!!

Citons aussi ses qualités de pilote lors du Rallye de Monte-Carlo auquel il participa en 1957 et 1958 avec Ido Marang, sur une vieille Citroën achetée d’occasion.

Après sa longue carrière de hockeyeur, il se consacra à l’école de jeunes du Stade Français pour entraîner les U12 puis les U14. Il entraînait, coachait et servait de chauffeur (mais attention, il ne fallait pas salir sa voiture…).

Les nombreux joueurs qu’il a formés ont été par la suite de brillants éléments de la section et ils lui sont toujours restés très attachés (Les Schindler, D’Estais, Du Rivau, Auclair, Desmartin, Icard, Mauerhofer, Giancarli, Baudouin et tant d’autres …).

En 2018 il avait participé aux « Sticks de France » où il avait été honoré pour sa participation aux 3 Jeux Olympiques. Il donna lui-même le coup d’envoi de la finale du Championnat de France Saint Germain – Lyon.

Nous ne pouvons pas parler de DIRAN sans citer son épouse Micheline, hockeyeuse venue de Belgique, qui fut une pionnière du Golf du Stade Français au Haras Lupin.

Nous adressons à Sylvie et à toute sa famille nos affectueuses pensées."

  

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La FFH adresse toutes ses condoléances aux proches de Dirian. 

 

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